Vers la fin des années 1970, le gouvernement français est plus que jamais conscient de l’absence de représentation du monde arabe en France alors que la France entretient des liens historiques anciens avec une grande partie des États qui composent le monde arabe. Depuis 1926, date à laquelle l’État a fait construire la Grande Mosquée de Paris, il manquait un lieu laïque pour valoriser la civilisation du monde arabe, son savoir, son art, son esprit et son esthétique.
C’est Valéry Giscard d’Estaing qui a été le premier à envisager un organisme de ce type afin d’apaiser les tensions du moment et de permettre des collaborations créatrices au lendemain de la première crise pétrolière. Très vite, à l’automne 1981, le président François Mitterrand, dans le cadre de ses grands travaux, augmente considérablement l’ampleur du projet en faisant en sorte que lui soit attribué un lieu en bord de Seine : une parcelle de terrain de l’université de Jussieu jusque-là inutilisée.
Un concours est alors lancé auprès de jeunes talents pour concevoir un écrin exceptionnel au cœur du Quartier latin. Il est remporté par un collectif d’architectes : Jean Nouvel, Pierre Soria, Gilbert Lezènes et Architecture Studio sont choisis (l’architecte-conseil saoudien Zyad Zaidan est également consulté). Ce groupement tente une synthèse entre culture arabe et culture occidentale et fait le choix d’incruster des moucharabiehs photosensibles sur l’édifice de l’IMA. Ce projet architectural remporte l’Équerre d’Argent en 1988, puis l’année suivante l’Aga Khan Award. L’IMA a été inauguré le 30 novembre 1987 par le président Mitterrand.
Parfois surnommé le « Beaubourg arabe », en référence au centre Beaubourg, l’Institut est soutenu par une fondation créée en commun par la République française et les États suivants, tous membres de la Ligue arabe : l’Algérie, l’Arabie saoudite, le Bahreïn, Djibouti, les Émirats arabes unis, l’Irak, la Jordanie, le Koweït, le Liban, le Maroc, la Mauritanie, Oman, le Qatar, la Somalie, le Soudan, la Syrie, la Tunisie, le Yémen (à l’époque la République démocratique populaire du Yémen et la République arabe du Yémen).
Ces États fondateurs furent par la suite rejoints par trois membres de la Ligue arabe qui n’en faisaient pas encore partie : la Libye en 1988, puis l’Égypte et la Palestine en 1989.
L’IMA s’inscrit très rapidement dans le paysage culturel parisien et confère un rayonnement nouveau à la culture arabe en France et en Europe. L’institution s’affirme comme un outil culturel et diplomatique d’exception au service des relations franco-arabes. L’IMA a été élu « Marque Culturelle Européenne 2014 » lors de la soirée « Awards des Marques Européennes de la Culture (9e édition) » (Berlin – 30 octobre 2014)
En 2017, l’IMA a fêté ses 30 ans par deux grandes expositions : la première autour du lien entre la civilisation arabo-musulmane et l’Afrique subsaharienne, et la seconde sur la coexistence des religions dans le monde arabe et plus précisément sur l’identité des chrétiens d’Orient suite à l’exposition « Hajj, le pèlerinage à la Mecque », grand succès public en 2014.
Expositions, ateliers, spectacles, sont des programmes alléchants proposés par l’institut qui comporte aussi, comme le centre Beaubourg, une énorme bibliothèque proposant une multitude d’ouvrages sur différents sujets concernant le monde arabe.
Un endroit à visiter à tout prix si vous passez par Paris !