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Vivre avec un secret de famille

Quelle famille n’a pas son secret ? Parfois, il empoisonne plusieurs générations. De nos jours, où les langues se délient dans les médias et sur les réseaux sociaux, certains sujets restent néanmoins tabous. Comment lever l’omerta sans faire trop de dégâts ?

Qu’est-ce qu’un secret de famille ?

Les secrets de famille reposent sur deux ressorts : l’interdit et la peur. Les plus courants concernent les origines, la mort, la maladie, la sexualité, l’ordre moral et les démêlés judiciaires. À chaque époque et à chaque famille, ses mœurs. Heureusement, certains secrets n’en sont plus : les honteuses filles-mères sont désormais des familles monoparentales acceptées, et les enfants adultérins ne sont plus traités de « bâtards » ! A contrario, d’autres secrets, lourds de conséquences, traversent les âges : l’inceste, qui demeure l’acte intransgressable, l’incarcération, l’adultère, le viol, une identité usurpée.

Comment le gérer ?

Signe distinctif du secret familial : sa longévité ! La première génération qui détient le secret a trop honte pour l’avouer. La deuxième devine l’innommable, mais n’ose pas lever le tabou. Quant à la troisième, elle en porte les stigmates par des comportements inappropriés, souvent toxiques.

Si les non-dits s’avèrent pesants pour tous, révéler un secret peut faire exploser le noyau familial. On s’en tient alors à l’équilibre instable d’une « faute » ni avouée ni pardonnée. Un jour, pourtant, l’insoutenable vérité éclate et finit par soulager. Qu’elle soit dévoilée par un membre de la famille, un proche, ou découverte par un pseudo-hasard, il faut apprendre à vivre avec, à en tirer les enseignements, et réparer ce qui peut l’être.

A qui se confier ?

Que vous soyez celle qui livre ou découvre le secret, adressez-vous dans un premier temps à des personnes de confiance, pour vous délivrer de votre fardeau. Pour faire la paix avec les autres, il faut commencer par soi. Lorsque vous avez pesé la gravité des faits, identifié vos souffrances et les répercussions sur vos proches, le temps vient de « passer aux aveux ».

  • Annoncer un secret

S’il s’agit des origines d’un enfant (adoption, enfant conçu hors mariage, fécondation, fratrie dispersée), les thérapeutes conseillent de lui en parler dès son plus jeune âge afin qu’il se familiarise avec son histoire. De même, il est préconisé de partager avec lui ce qui peut influencer son avenir proche (maladie contagieuse, divorce, licenciement…). Ne rien dire, c’est prendre le risque de somatisations (troubles du comportement, problèmes scolaires…).

Mais attention à ne pas vider votre sac ! La révélation d’un secret de famille à un enfant aura pour but principal de le libérer d’un poids, inconscient ou non, mais pas de vous décharger sur lui. Par ailleurs, faites la part des choses entre gros et petit secret : évitez d’aborder un sujet inutile à l’épanouissement de votre enfant, surtout s’il ne vous le demande pas.

Si votre secret concerne la vie de couple, choisissez le moment opportun pour parler à votre conjoint, et optez pour la confiance.

  • Découvrir un secret

Afin de surmonter cette épreuve, certains choisissent l’écriture ou la création artistique. Quant à la voie thérapeutique (seule, à deux, en famille), elle devrait vous aider à ne plus subir une histoire enfouie, pour repartir sur les bases saines de votre propre histoire.

MC

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