Adjointe au maire (PS) à Bondy, chargée des anciens combattants, Aissata Seck s’est fait connaître au grand public par son combat en faveur de la naturalisation des tirailleurs sénégalais. Malgré l’échec de son candidat à la primaire de gauche, Arnaud Montebourg, la jeune femme va demeurer sous les projecteurs de la campagne présidentielle de 2017. Aissata Seck vient en effet d’être nommée par Benoît Hamon comme porte-parole de sa campagne.
Mariée avec un Sénégalais et mère de deux filles, Aïssata Seck est née en France. Ses parents sont originaires de Ndouloumadji Dembé, au Fouta. « Mon père est arrivé en 1972 comme sans-papier à Marseille, en bateau ». Puis, il est parti en région parisienne rejoindre son frère qui était déjà installé en France. Il a commencé comme boulanger puis a travaillé à l’usine Renault d’Aubergenville (à 50 km de Paris). Puis il s’est installé aux Muraux.
« Je sais préparer tous nos plats sénégalais car j’ai été élevée à la sénégalaise ». Pourtant, c’est à 6 ans qu’elle a « découvert le Sénégal pour la première fois », lors d’un voyage. Elle y revenait « régulièrement tous les deux ans » jusqu’à récemment où les obligations professionnelles et familiales l’empêchent de garder ce rythme. « J’ai prévu de revenir très bientôt au Sénégal avec Benoit Hamon pendant la campagne », dit-elle sans préciser la date exacte. La jeune porte-parole a toujours eu un rapport très fort avec le Sénégal.
« Mes parents nous disaient que nous étions également Sénégalais, en nous éduquant avec les valeurs de notre pays d’origine. En apprenant à faire la cuisine, ce qui fut mon cas. Alors que j’étais très jeune, ma mère me disait d’en faire toujours plus parce qu’on ne savait pas qui pouvait débarquer au dernier moment, d’autant plus que notre maison était toujours remplie de monde. C’est d’ailleurs un réflexe que j’ai conservé dans ma vie actuelle », souligne-t-elle. Son engagement associatif et politique depuis de longues années, ses origines et sa trajectoire personnelle vont la conforter dans le choix de militer à gauche.
Elue municipale depuis 2014, Aïssata devient Maire-adjointe dans la ville de Bondy (région parisienne), chargée des anciens combattants et d’un conseil de quartier. Mais c’est en novembre 2016 qu’elle se révèle vraiment au grand public. En effet, la jeune femme avait lancé une pétition pour demander la naturalisation des Tirailleurs sénégalais. Sa démarche a recueilli 65.000 signatures. On connaît la suite : François Hollande annonce, lors de la visite d’Etat de Macky Sall en France de décembre dernier, l’officialisation du processus de naturalisation des Tirailleurs sénégalais. « Je sais que Benoit Hamon a été accroché par mon combat et le projet que je porte pour les Tirailleurs sénégalais » dit-elle.
Aissata Seck, à l’instar d’Aurélie Filipetti, avait soutenu Arnaud Montebourg pendant la Primaire de la gauche. Elle faisait partie de son équipe de campagne. Le 18 janvier dernier, elle avait pris la parole pendant le grand meeting de Montebourg au gymnase Jean Jaurès à Paris.
Devant 2000 personnes, Aissata Seck avait tenu un discours fort qui rappelle, en termes de symbole, le baptême de feu d’une certaine Rama Yade, d’origine sénégalaise comme elle, lors du discours d’investiture du candidat Nicolas Sarkozy le 14 janvier 2007.
« Nous ne sommes pas la France de demain. Nous sommes la France d’aujourd’hui ! Une France diverse, mais qui sait se rassembler sur l’essentiel, la liberté, l’égalité, la fraternité. Cette France qui travaille, qui crée, qui développe notre culture, qui est mobilisée pour que nous vivions mieux collectivement. Cette France généreuse qui voit dans les réfugiés avant tout des femmes, des hommes et des enfants dans la détresse.
« Chacun le voit aux noms que j’ai cités : tout le monde n’a pas la chance de descendre en ligne directe de Vercingétorix ! Mais la France, elle, a la chance de nous avoir nous, nos parents, nos grands-parents qui un jour sont venus ici apporter leur sueur, leur envie, leur courage et même parfois leur sang pour défendre notre pays. C’est aussi cela le Made in France ! »
Après la victoire de Hamon à la primaire socialiste, l’élue de Bondy devient porte-parole de la campagne de Benoît Hamon. Elle assumera ce rôle aux côtés d’Aurélie Filepetti et de cinq autres socialistes proches du candidat Hamon, du perdant Manuel Valls et du président François Hollande.
« L’équipe de campagne qu’il (Hamon) a formé est à l’image de la façon dont il veut présider la France », a réagi Aissata Seck sur sa page Facebook, et non sans remercier le candidat de sa confiance.
A la question portant sur sa personnalité Aïssata Seck résume : « Persévérante, déterminée mais proche des gens et à l’écoute, car, quand on est engagé en politique, c’est pour améliorer le quotidien des gens ».
Merci pour cet article qui présente la défense de la situation des anciens combattants !?! Je pensais que mon père était arrivé au bout de cette humiliante et honteuse situation de l’armée française !?!