Accueil » Santé » Prévention » QUAND LA «TUEUSE DE L’OMBRE» FAIT PARLER D’ELLE

QUAND LA «TUEUSE DE L’OMBRE» FAIT PARLER D’ELLE

Les spécialistes la surnomment la «tueuse de l’ombre». Parce qu’on ne la voit pas venir jusqu’à ce qu’elle frappe de son coup fatal. Elle, c’est la mort subite due au malaise cardiaque.

Ces derniers temps, elle fait beaucoup parler d’elle au Sénégal, pays qui ne compte que 80 cardiologues pour plus de 15 millions d’habitants.

Depuis un certain temps, la rubrique nécrologie est marquée au Sénégal par la disparition d’hommes ou de femmes de renommé. Des personnalités loin de l’anonymat qui succombent suite à des malaises. Des morts subites dues à des crises cardiaques. Sur la longue liste des illustres victimes de malaises, on peut citer Sidy Lamine Niasse, Ameth Bachir Kounta, Mariane Siva Diop, Me Mbaye Jacques Ndiaye et tout dernièrement Momar Seyni Ndiaye. Des victimes issues du monde du média et du barreau mais aussi de la politique avec Sidya Djiba, Directeur général de l’ANRAC, mais qui viennent également du secteur des arts, à l’image de Cheikh Sidaty Fall alias Pacotille, emporté par un malaise cardiaque, à 35 ans. Itou pour le tambour major Doudou Ndiaye Coumba Rose

24% des adultes hypertendus au Sénégal

La persistance du mal découle d’un certain nombre de facteurs. Il y a notamment le fait qu’au Sénégal, 24% des personnes âgées de plus de 25 ans sont hypertendus. Aussi, les maladies cardio-vasculaires constituent la première cause de mortalité au Sénégal. Du reste, la Société sénégalaise de cardiologie (SOSECAR) informe que si les 24% constituent la moyenne nationale, dans certaines régions, la prévalence peut aller jusqu’à 30 voire 40%. La crise cardiaque, appelée aussi la «tueuse de l’ombre», parce que beaucoup de gens sont hypertendus, sans le savoir, se manifeste très souvent par une complication et un Accident cardiovasculaire (AVC), entre autres. Cette prévalence importante explique les morts subites des personnes qui font des arrêts cardiaques. Et dans la plupart du cas, elles ne sont pas assistées dans de brefs délais et rendent ainsi l’âme, faute d’une prise en charge adéquate.

On ne connaît pas la cause de l’hypertension artérielle, mais elle peut se compliquer par un AVC, une insuffisance cardiaque, une insuffisance rénale, etc. Les cardiopathies étant, elles, des maladies chroniques à soins coûteux, les spécialistes prônent l’importance de la prévention.

80 cardiologues pour 15 millions de Sénégalais

Avec une population de plus de 15 millions d’habitants, le Sénégal ne dispose pourtant que de 80 cardiologues. Soit une moyenne d’à peu près un cardiologue pour 150 000 habitants. Certes, le Sénégal fait mieux en la matière que l’Afrique du Sud, le Nigeria et beaucoup d’autres pays africains, mais il est loin du ratio prôné par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cependant, notre pays a réussi à faire en sorte que chaque capitale régionale dispose d’au moins un cardiologue, sauf Kolda et Tambacounda où les cardiologues n’ont pas accepté de s’installer. Ceci a été rendu possible par la mise en place d’une Ecole de cardiologie qui a déjà reçu 60 médecins en formation venant de 18 pays, dont 32 Sénégalais. Dans la nouvelle promotion de cardiologie qui  compte 14 médecins, il y a 12 Sénégalais. Il faut noter que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime à 17,7 millions le nombre de décès imputables aux maladies cardio-vasculaires dans le monde. Soit 31% de la mortalité mondiale totale. Parmi ces décès, on estime que 7,4 millions sont dus à une cardiopathie coronarienne et 6,7 millions à un AVC (chiffres 2015).

17,7 millions de décès avant 70 ans dans le monde

Plus des trois quarts des décès liés aux maladies cardiovasculaires interviennent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. Sur les 17 millions de décès, survenant avant l’âge de 70 ans, et liés à des maladies non transmissibles, 82% se produisent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire et 37% sont imputables aux maladies cardiovasculaires. Il est possible de prévenir la plupart des maladies cardiovasculaires en s’attaquant aux facteurs de risque comportementaux – tabagisme, mauvaise alimentation et obésité, sédentarité et utilisation nocive de l’alcool – à l’aide de stratégies à l’échelle de la population. Les personnes souffrant de maladies cardiovasculaires ou exposées à un risque élevé de maladies cardiovasculaires (du fait de la présence d’un ou plusieurs facteurs de risques comme l’hypertension, le diabète, l’hyperlipidémie ou une maladie déjà installée) nécessitent une détection précoce et une prise en charge comprenant soutien psychologique et médicaments, selon les besoins.

Source : seneplus

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Login