Face à une situation devant laquelle nous nous sentons en infériorité alors que d’autres sont capables de faire face, nous pouvons avoir tendance à éviter, à nous en aller, même si cela nous pénalise, ou encore à survaloriser l’autre. Il s’agit d’une conduite d’anticipation pour éviter une agression possible. Face aux situations où normalement Le Passif pourrait agir, l’inhibition va d’abord pousser la personne à ne rien faire ; ensuite, s’il est pressé par l’extérieur, Le Passif va développer des comportements de conformité et agir en fonction de ce que souhaitent les autres.
Si la pression s’exerce encore, Le Passif, incapable encore d’agir, va s’agiter et courir dans tous les sens et finalement ne rien faire encore. Au final, si la contrainte est de plus en plus pesante, il va devenir agressif avec l’environnement pour finir, si rien ne change, par s’agresser lui-même. Les somatisations sont en effet très fréquentes chez ce genre d’individus comme justification à l’inaction ou à l’incapacité de faire face. Cela crée chez la personne une forte anxiété qui peut conduire à se ronger les ongles, à grincer les dents, à avoir des maux de tête fréquents ou des insomnies. D’autres manifestations physiques surviennent exprimées par des mots désignant le malaise profond peu conscient que vit Le Passif face à la réalité, par exemple dire : « J’en ai plein le dos », « Ça me donne des boutons », « Il me pompe l’air ».
Le point de départ de la passivité est situé au niveau des peurs, peur de se faire mal voir, peur des critiques et des sanctions. L’image de soi est faible ; le besoin d’être aimé, reconnu et protégé est exacerbé. Cela génère une amplification des problèmes et du pouvoir d’autrui ou, à l’inverse, une dévalorisation des situations et un manque d’intérêt, ou encore, une crainte de s’engager. Le Moi diminué a besoin de se protéger des agressions possibles. Il va donc anticiper afin d’éviter toute agression. Soumission, effacement, silence, modestie, grande politesse, obéissance importante, abnégation forte, prise d’initiative et décision limitée… peu d’expression personnelle.
La première conséquence est la frustration, ensuite vient le remords « J’aurais dû … », suivi par l’irritation, et enfin le désir de vengeance, qu’il soit conscient ou inconscient, qui aura comme conséquence ultime le passage à l’acte agressif vis-à-vis d’autrui ou de soi-même, ce qui engendrera des réactions réprobatrices de l’entourage qui pousseront à nouveau le passif dans ses retranchements de repli, d’échec, de malaise.
Référence : L’affirmation de soi est inspire du livre sur l’affirmation de soi des auteurs Anne-Marie CARIOU-ROGNANT, Anne-Françoise CHAPERON et Nicolas DUCHESNE
Crédit photo: www.huffingtonpost.com