Longtemps considérée comme l’apanage des seuls défenseurs de la nature, la prise de conscience de la question de l’environnement et de sa protection est devenue un véritable enjeu sociétal. En effet, partout dans le monde, différents acteurs consolident leurs efforts pour mettre en oeuvre un nouveau rapport entre l’individu et son environnement. C’est dans ce sens qu’émerge un nouveau principe : l’éducation à l’écocitoyenneté.
Eduquer à l’environnement va au-delà d’une simple instruction sur l’environnement et ses composantes. Elle se base sur cette « pédagogie de l’environnement » pour agir au service de la protection de cet environnement. Elle fait ainsi recours à l’école, plus particulièrement, pour faire naître chez les jeunes des comportements et des attitudes se référant à un certain nombre de valeurs que seule une éducation au sens plein du terme peut transmettre.
Depuis dix ans, au Sénégal comme dans beaucoup de pays, le discours et la politique de nombreuses institutions nationales et internationales en matière d’environnement se sont sensiblement modifiés. On s’est, dès lors, détourné d‘une protection environnementale autoritaire et imposée d’en haut pour s’intéresser à une gestion communautaire des ressources naturelles. Mais qu’en est-il dans les faits? Des études ont montré « l’existence d’un important décalage entre les discours que tiennent gouvernements et institutions et la pratique ». La participation a souvent manqué de substance. La population sénégalaise, plus particulièrement celle des villages, a l’impression que c’est contre elle que l’environnement est protégé. Elle se sent complètement exclue de la gestion de l’environnement.
Cela a pour conséquence la succession des échecs de politiques environnementales entreprises par l’Etat sénégalais. Toutefois, il est aussi important de noter que le véritable obstacle aux politiques environnementales est surtout dû au nombre insuffisant de projets engageant à la fois acteurs politiques, associatifs, ONG, et citoyens.
Ainsi, face aux désastres grandissants (insalubrité, déforestation, pollution…), les institutions avec l’aide des associations et ONG font émerger de nouvelles pratiques environnementales qui se résument en une démarche d’information et de sensibilisation auprès de la population. Cette démarche s’effectue sur la base de quatre types de communication : la communication de masse, la communication de proximité, la communication institutionnelle et la communication traditionnelle. A cela s’ajoute une pratique qui devient aujourd’hui monnaie courante au Sénégal : la médiation par le sport.
Néanmoins, en dépit de tous ces efforts, les campagnes environnementales ne mobilisent pas véritablement les citoyens à long terme.
Après l’ère de l’exploitation s’ouvre celle de la gestion et de la protection. Après le temps de l’antagonisme, celui de l’harmonie. Ainsi, il est plus que jamais urgent d’agir pour protéger l’environnement. En effet, nombreuses sont les recherches qui nous permettent de nous porter à faux contre cette vision selon laquelle l’environnement serait une source inépuisable, que l’on pourrait exploiter sans la mettre en péril. Partout à travers le monde, les institutions nationales et internationales ont pris conscience de cette réalité et s’engagent, par conséquent, à promouvoir une « éducation à l’environnement ». Ce projet vise à intervenir auprès des populations jeunes pour susciter chez eux le comportement idéal en faveur de l’environnement. L’intérêt d’agir à la source se justifie par le fait que ces jeunes sont les citoyens de demain. Cela contribuera à former des citoyens capables d’affronter les défis du présent et du futur, et des décideurs opérant des choix pertinents pour un monde vivable. Cette éducation s’effectue, en général, selon cinq logiques fondamentales :
Pour ce faire, l’action doit, plus que jamais, demeurer la finalité de tout projet. Il faut impérativement associer discours et action si l’on veut apporter un changement, aussi petit qu’il soit. De plus, il faut, davantage, impliquer la population en tant qu’acteur-partenaire pour provoquer chez eux un réel engagement. Car c’est au quotidien que chacun d’entre nous peut agir : en consommant autrement, en économisant les ressources, notamment l’eau et les énergies, en réduisant nos déchets, en choisissant des matériaux sains et écologiques pour nos habitations, en utilisant des moyens de transports plus économiques et moins polluants, et, pour préserver la biodiversité dans nos jardins, en utilisant des méthodes de culture saines et naturelles.
Cet engagement doit s’inscrire dans la durée, faute de quoi tout projet visant à changer les comportements serait voué à l’échec. Il est donc urgent de faire nôtre la sage formule des Anciens : Uti, non abutti (user, non abuser).
Crédit photo : Moustapha Ly