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Macron Président de la République : quelle politique compte t-il mener en Afrique ?

Emmanuel Macron élu Président de la République, le suspense est terminé en France, mais aussi en Afrique, en tout cas en Afrique francophone encore très liée à l’ancien colon. Jeune, brillant, intelligent, Macron a une vision moderne de la politique à mener. Que pouvons-nous attendre de ce nouveau maître de l’Elysée ?
Sa façon de percevoir l’Afrique

Il dit de l’Afrique que : « c’est indéniablement le continent qui enregistrera les taux de croissance les plus importants et présentera les opportunités les plus fortes. À au moins deux conditions. D’abord la stabilité politique, et la paix. Je suis très attaché à la stabilité des États, même quand nous sommes face à des dirigeants qui ne défendent pas nos valeurs ou peuvent être critiqués. »

« Je pense que nous devons définir une solution politique avant toute intervention qui, à défaut d’une vision pour l’avenir, conduit au désordre et à l’instabilité et peut se retourner contre nos intérêts et celui des peuples concernés. La deuxième condition, c’est évidemment la maîtrise de la démographie, qui peut constituer une vraie bombe à retardement.

« Si ces paramètres sont bien gérés, le développement de l’Afrique sera évident. Et il ne se fera pas de manière classique, mais beaucoup plus rapidement, notamment grâce au numérique, aux nouvelles technologies, aux questions liées à l’environnement. Dès les premières semaines de mon mandat, j’engagerai donc une nouvelle politique en direction du continent africain, fondée sur la liberté et la responsabilité, avec des priorités claires : la sécurité, la lutte contre le changement climatique, les droits des femmes, l’éducation et la formation, les infrastructures, notamment pour l’accès à l’énergie et à l’eau, et le développement du secteur privé, en particulier celui des PME africaines, qui sont créatrices d’emploi.

« Dès le G20 de juillet en Allemagne, je mobiliserai les institutions et nos partenaires internationaux pour faire du développement durable des États et des économies africaines une priorité majeure de l’agenda international. J’entends également approfondir nos relations avec les acteurs de la société civile et les opérateurs économiques. C’est vital pour en terminer avec certains réseaux de connivence franco-africains et des influences affairistes qui, on l’a vu, subsistent malheureusement dans le système politique français, en particulier à droite. »

« Les États africains ont adopté une Charte africaine pour la démocratie, les élections et la gouvernance, qui requiert le respect de principes démocratiques fondamentaux. Pouvons-nous renier les principes qu’ils se sont eux-mêmes donnés ? À l’évidence, non.

« Je défendrai le respect des principes démocratiques fondamentaux partout en Afrique, en lien avec l’Union africaine et les organisations régionales, qui ont un rôle majeur à jouer. Je salue d’ailleurs à ce titre le rôle très important joué par la Cedeao dans la résolution de plusieurs conflits, notamment au Burkina Faso ou plus récemment en Gambie. »

En matière de lutte contre le terrorisme en Afrique

« L’Afrique est de plus en plus frappée par le terrorisme. Nous l’avons vu à Bamako, à Ouagadougou, à Grand-Bassam, notamment. Elle est donc une cible, et cela va perdurer. Nous devons l’aider à l’éradiquer. Pour cela, il nous faut une véritable politique africaine et méditerranéenne. En même temps, l’Afrique devient, désormais au sud du Sahara, productrice de terroristes. Qui se mêlent parfois à toutes sortes de trafics, mais aussi aux irrédentismes politiques.

« Selon moi, c’est l’une des priorités des prochaines années. Nous ne pourrons pas par exemple nous désengager du Mali à court terme. Mais nous devrons agir en étroite coordination avec l’Union africaine, qui doit jouer un rôle central, et l’ensemble des États. Je réunirai le plus rapidement possible le G5 Sahel, une instance au cœur de la problématique qui concerne tous les pays directement affectés. C’est par là qu’il faut commencer et sur cette base qu’il faudra avancer, notamment avec le soutien de l’Europe et des États-Unis.

«Tout le monde doit être impliqué. Si l’Algérie ou d’autres pays concernés par cette guerre ne s’impliquent pas pleinement, nous ne parviendrons pas à obtenir des résultats. Il faut avant tout un travail plus efficace en matière de renseignement, en lien avec les États-Unis et dans le cadre d’une coalition africaine, qui suppose des équipements et une présence sur le terrain très forte.

«Ensuite, des interventions militaires sous coordination africaine pour éradiquer les points de fixation qui déstabilisent différentes zones. La lutte contre le terrorisme nécessite une réponse sécuritaire immédiate, indispensable et résolue, mais aussi de traiter avec énergie et détermination, sur le long terme, les sources du mal que sont la pauvreté et la précarité. »

«Je me suis déjà rendu en Algérie et en Tunisie, et si je n’ai pas encore pu aller au Maroc, je m’y rendrai très rapidement après mon élection, si les Français m’accordent leur confiance. Je n’ai pas à commenter la nature des relations entre le Maroc et l’Algérie car il s’agit de deux pays souverains.

«Je crois profondément à l’intérêt des pays du Maghreb à coopérer davantage, à intensifier leurs échanges économiques, qui restent faibles, de la même manière qu’ils développent leurs relations avec le reste du continent africain. »

Extrait de JA

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