Pendant plusieurs décennies, l’activité Balnéaire a toujours été le moteur de l’activité touristique au SENEGAL. Notre pays a aussi longtemps été vendu et perçu comme une destination balnéaire d’hiver par rapport au marché Européen. Evidemment, avec ses 700 km de côte maritime à dominante plage de sable couleur or, les autorités en charge du tourisme d’alors avait bien raison de se positionner sur ce potentiel naturel aidé d’un ensoleillement exceptionnel ( plus de 3000 heures par an).
La création de la station touristique de Saly Portudal et quelques hôtels du Cap Skirring tels que Club Med ont renforcé l’image balnéaire de la destination SENEGAL qui a connu ses lettres de noblesse ces dernières années…
Malheureusement, nous n’avons pas su anticiper sur les nouveaux besoins de la clientèle touristique balnéaire et nos deux zones balnéaires réputées sont devenues au fil de quelques années moins attractives pour plusieurs raisons que nous n’évoquerons pas ici..
Mais notre offre touristique ne se résume pas seulement à l’activité balnéaire, nous avons un potentiel riche qui mérite d’être mieux structuré et valorisé. La destination SENEGAL propose en effet plusieurs autres types de tourisme qui se pratiquent sur l’ensemble des zones touristiques identifiées. On peut citer entre autre, le tourisme de découverte, culturel, ornithologique, cynégétique, le tourisme d’affaires. Parmi toutes ces formes de tourisme, seul le segment du Tourisme d’Affaires a connu une progression régulière depuis une dizaine d’années surtout dans la région de DAKAR. Cette progression s’explique par l’amélioration des infrastructures d’accueil et la structuration de l’offre Tourisme d’Affaires à DAKAR. Aujourd’hui les hôtels d’affaires affichent un taux de remplissage moyen de 80 à 85 % comparé aux hôtels de loisirs situé dans la Zone Balnéaire qui tournent autour de 25 à 30 % actuellement avec la baisse de fréquentation dû à la médiatisation de l’épidémie du Virus Ebola en Afrique de l’Ouest.
Dakar, la capitale est ainsi devenue au fil des années un Hub du Tourisme d’affaires dans la zone Ouest Africaine. Ce positionnement a été acquis grâce à certains atouts :
L’activité Tourisme d’Affaires s’est beaucoup développée depuis quelques années avec la structuration de l’offre MICE sur tous les maillons de la chaîne (Accès Aérien, Parc d’autobus de grand Confort, Hôtels de catégorie 4 et 5 étoiles à Dakar et à Saly, Restaurants, Salles de réunion de grandes capacité et bien équipées, ressources humaines spécialisée de qualité, offre d’animation de haute facture…) le tout coordonné par des agences DMC MICE qui jouent un rôle primordial dans l’offre du tourisme
En effet, le SENEGAL a une belle carte à jouer pour un meilleur positionnement comme destination de Tourisme d’affaires. Pour cela, Il faudra d’abord construire une véritable offre du segment MICE et mettre en place un Bureau de Convention à l’instar des grandes destinations du tourisme d’affaires. Cette structure sera chargée d’impulser une synergie entre les différentes composantes de la filière Tourisme d’Affaires et d’en assurer la promotion avec des moyens financiers conséquents.
Le nouveau Centre International de Conférence Abdou DIOUF est un bel outil pour le Tourisme d’Affaires mais malheureusement, il ne pourra pas jouer pleinement son rôle aujourd’hui par manque d’infrastructures annexes pour compléter l’offre MICE dans cette zone ( Centre d’exposition, Hôtels, restaurants, loisirs…)
Les autorités en charge du Tourisme doivent mener une véritable politique touristique axée sur la diversification de l’offre même dans le segment Tourisme d’Affaires. A notre avis toutes les zones touristiques de notre pays doivent se doter d’infrastructures d’accueil de qualité pouvant accueillir de grandes rencontres internationales.
Le tourisme d’affaire peut valablement remplacer le tourisme balnéaire
Durant les 5 prochaines années, l’offre Balnéaire SENEGAL aura du mal à se repositionner sur le marché international à cause l’érosion côtière qui a entrainé une dégradation avancée des plages de la station touristique de SALY ; il faut aussi noter le manque de nouveaux investissements hôteliers au niveau du Cap Skirring. Certes de nouveaux projets sont en cours d’études ou de réalisation comme les stations de POINTE SARENE de JOAL FINIO mais elles ne seront opérationnelles que dans 5 à 6 ans. Ainsi, avec une réorganisation stratégique de notre offre touristique, on pourrait renforcer le positionnement du SENEGAL comme une destination de Tourisme d’Affaires.
Awa GUEYE SOW
Directrice de l’agence DMC CTA INCENTIVE