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Le sens du magal de touba

Le Magal de Touba marque le jour de la célébration du départ en exil du fondateur du mouridisme Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké.

Célébré le 18ème jour du mois lunaire de Safar (le deuxième mois du calendrier musulman) chaque année, cet événement commémore le départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba. Rappelons que ce départ eut lieu le 10 août 1895 (18 Safar 1313.H), après de multiples péripéties dans la confrontation avec les autorités coloniales qui le soupçonnaient de préparer une insurrection armée contre elle. Si l’on se réfère à la place de cet exil dans l’hagiographie du Cheikh, on comprend aisément l’importance du jour « le jour à travers lequel DIEU exauça pour le Cheikh tout ce à quoi il aspirait ».

La recommandation donnée par Serigne Touba le 18ème jour du mois de Safar à sa résidence de Mbacké Barry alors qu’il était sur le point de partir pour l’exil en présence de Serigne Mouhammadou Moustapha Mbacké et Cheikh Mouhamadou Fadel Mbacké, à tous les disciples est de s’associer à lui dans la célébration de l’anniversaire de ce jour en y offrant des réjouissances, en lisant le Saint Coran et les panégyriques plutôt que d’être triste car il savait que son Seigneur l’avait exaucé et qu’il avait obtenu tout ce à quoi il aspirait en ce jour .

Ses talibés exécutèrent ses désirs jusqu’à son retour d’exil, 7 ans après, et continuèrent à le faire après sa disparition et jusqu’à nos jours. Mais alors qu’ils le faisaient tous individuellement chacun dans sa propre famille, c’est Mouhamadou Fadilou Mbacké, deuxième  khalife de la confrérie (de 1945 à 1968),  qui a initié la célébration du Grand Magal de Touba telle qu’il est connu aujourd’hui.

Ce fils de Bamba avait demandé aux talibés de se rendre chaque année, le 18e jour du mois musulman de Safar, à Touba pour célébrer ce jour au lieu de le faire d’une manière séparée ou isolée. L’événement a ainsi pris de l’ampleur, amenant les talibés à rivaliser d’ardeur pour répondre aux vœux du khalife et de partir de toutes les villes du monde pour rallier Touba, ville sainte et capitale du mouridisme. Et en ce jour de fête les mourides accueillent familles et amis en servant des repas copieux qu’on appelle le « berndel ». Et comme le Cheilkh l’avait recommandé, ils immolent pour l’occasion poulets, chèvres, moutons, bœufs et même chameaux, chacun selon ses capacités, lisent le Coran, se recueillent sur les mausolées des Saints et visitent les petits fils du Cheikh en leur remettant leur adiya (somme d’argent pour prouver leur allégeance)

 

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