Comme à son habitude, le diable saisit toutes les occasions qui se présentent à lui pour détourner les fidèles de leur amour pour le Seigneur. Voyant Job dans un état de détresse physique, il chercha à lui faire croire qu’Allah l’avait abandonné à son sort, faute de quoi Il ne lui aurait pas retiré sa richesse antérieure pour le plonger dans un tel état de délabrement…
Mais Job déjoua le piège du diable et se mit à prononcer la formule adéquate : « Je cherche la protection d’Allah contre Satan le lapidé ! »
Job savait que Satan n’avait qu’un but, celui de détourner les croyants de leurs prières, de l’adoration d’Allah et de semer dans leur esprit le doute et l’impiété. C’est pour cela que Job se résigna face à toutes ces épreuves et les accepta en tant qu’obstacles à franchir afin de se rapprocher de son Seigneur.
Entre temps, les gens qui employaient la femme de Job finirent par la renvoyer de peur d’être contaminés par les maladies de son époux. N’ayant plus de travail, elle ne sut quoi faire pour se procurer un peu de nourriture pour Job et pour elle-même. En désespoir de cause, elle pensa à vendre ses longues tresses de cheveux, car cela se faisait à son époque.
Les femmes riches achetaient de belles chevelures en guise de perruques. Elle alla trouver une femme nantie et lui proposa d’échanger une de ses tresses contre de la nourriture. Le marché fut conclu et elle rapporta une quantité de nourriture suffisante pour quelques jours, qu’elle paya d’une de ses tresses de cheveux.
Au bout d’un certain temps, la nourriture vint à manquer et elle se résolut à vendre la deuxième et dernière tresse de cheveux. Ayant rapporté de la nourriture à Job, ce dernier refusa d’y toucher avant de connaître l’origine de ce repas. Job jura de ne pas manger tant qu’il ne saurait pas toute la vérité.
Alors sa femme lui montra sa tête et il sut qu’elle avait vendu sa chevelure. Cela le révolta et il fit le serment de la fouetter cent fois quand il guérirait. Puis il se mit à implorer son Seigneur : Le mal m’a touché. Mais toi, tu es le plus miséricordieux des miséricordieux !
Durant toute cette période terrible, seuls deux frères de Job lui rendaient visite pour le secourir quelque peu et l’aider en l’absence de son épouse. Un jour, l’un des frères dit à l’autre : « Tu sais, Job a dû commettre un péché immense pour qu’Allah l’abandonne et le fasse souffrir dix-huit années durant ! »
Ces paroles furent rapportées à Job, qui en fut terriblement touché. Il s’écria : « Allah est témoin de ma conduite. Il sait que je n’ai jamais péché, Il sait aussi que jamais je n’ai rencontré deux hommes en train de se battre sans que je n’intervienne pour restaurer la paix entre eux, de peur qu’ils ne blasphèment dans leur lutte. De même que je demandais le pardon à notre Seigneur à leur place pour les propos qu’ils tenaient. »
Non, assurément Job était au-dessus de tout soupçon.
Job, au plus profond de son calvaire, implora Allah afin qu’Il le délivre de ses souffrances et de ses malheurs. Allah répondit à son appel et lui dit : « Frappe (la terre) de ton pied. » (Coran)
Il frappa la terre de son pied et une eau fraîche en jaillit. Allah lui dit : « Voici une eau fraîche pour te laver et voici de quoi boire ! » (Coran)
En un instant les douleurs de Job disparurent ainsi que ses maladies ; il retrouva sa santé et ses biens ; Allah le couvrit de Sa grâce et de Sa miséricorde. Son épouse arriva peu après. Ne l’ayant pas reconnu, elle se demandait à qui elle avait affaire… elle demanda : « Ô créature d’Allah, n’as-tu pas aperçu Job, le prophète d’Allah, le prophète éprouvé ? Je crains, à Allah ne plaise, que les chiens ou les chacals ne le dévorent ! En vérité, étranger, tu ressembles beaucoup à Job du temps de sa jeunesse ! »
Il lui répondit : « Je suis Job ! Allah a voulu mettre fin à mes souffrances et m’a rendu ma santé. » Allah dans Son infinie miséricorde, ressuscita les enfants de Job et lui restitua une famille plus nombreuse qu’à l’origine. « Et Nous lui rendîmes sa famille et la fîmes deux fois plus nombreuse, comme une miséricorde de Notre part ! » (Coran)
Enfin, le Seigneur envoya deux nuages sur deux terrains de Job. Sur le premier terrain, un nuage déversa une pluie de sauterelles en or. Et sur le second terrain, le deuxième nuage déversa une nuée de sauterrelles en argent !
Les gens de la cité furent surpris par ce qui arrivait à Job après dix-huit année de malheur ! L’histoire de Job est un exemple lumineux pour l’humanité entière. Ce récit sublime doit éclairer les hommes à travers les temps. Allah soumet Ses créatures fidèles à des épreuves, non point pour les voir souffrir mais au contraire pour que les vertueux, solides dans leur foi, trouvent en cela le moyen de se rapprocher davantage de leur Seigneur.
Enfin, rappelons-nous le serment de Job par lequel il avait juré de donner cent coups de fouet à sa femme lorsqu’elle avait vendu ses cheveux. Allah en Sa clémence infinie, proposa à Job une issue heureuse pour le libérer de ce serment : « Et prends dans ta main un faisceau de brindilles, puis frappe avec cela. Et ne viole pas ton serment ! » (Coran)
Il en fut ainsi par la grâce d’Allah ! Une grâce pour Job, une grâce pour son épouse admirable, patiente, croyante, qui s’était sacrifiée à l’extrême pour secourir son époux. Enfin le diable, maudit, avait ainsi échoué dans son projet funeste de détourner Job de sa foi, de sa prière et de son adoration pour Allah. Job sortit vainqueur de l’épreuve car il avait Allah pour soutien.
« Oui, Nous l’avons trouvé vraiment endurant. Quel bon serviteur ! » (Coran)