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Le jardin de ma mère 

Dans notre rubrique jardin, nous aimons encourager les sénégalaises et les africaines  à développer un petit carré vert dans leur demeure. En effet, entretenir un jardin n’est pas un passe temps de luxe ; c’est une passion, une thérapie, un mode de vie qui peut nous aider à mieux nous sentir. La preuve par l’exemple du jardin de ma mère.

20150506_192918Ma mère est une amoureuse des plantes. Depuis que nous sommes nés, nous l’avons vue se battre, partout où elle a habité, pour avoir son petit jardin. Quand les grandes résidences des gouvernances dans les régions du Sénégal, où elle a souvent suivi son mari,  le permettaient, elle faisait pousser des palmiers, des orangers, des citronniers, des grenadiers, des manguiers, des papayers et aussi toutes sortes de plantes ornementales comme des  roses, des hibiscus, des bougainvilliers.

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Aujourd’hui qu’elle est revenue, à l’âge de la retraite, dans sa modeste villa de la Sicap, elle ne bénéficie plus de ces grands espaces, estimés en centaines de m²,  pour faire pousser la verdure. Mais elle a emménagé dans sa cour un jardin de pots de fleurs qui forme un magnifique kaléidoscope de couleurs.  Dans cette symbiose harmonique placée le long du mur, on retrouve des aralias, des épines de Christ, des rosiers de Madagascar, des crotons de plusieurs couleurs, la pervenche rouge et blanche, le plumbago avec des fleurs bleues, des Kana et de la citronnelle qui a l’avantage de chasser les moustiques, en plus de servir à couler une bonne infusion de temps en temps !

20150506_192805J’allais oublier le nana menthe dans un vieux seau en fer recyclé qu’elle a dû hériter de ma grand-mère parce que je suppose qu’on ne fait plus des seaux de cet espèce autant bariolé de couleurs (sic !) Et bien sûr, il y’a la très tendance Aloé vera qui pousse bien sans grand problème sous nos cieux et dont les vertus pour les soins du corps sont célèbres.

Côté arbustes, elle a un filao devant la porte, des figus panachés et des cordias qui donnent un aspect un peu boisé en milieu urbain quand on sait qu’à Dakar, à cause de l’urbanisation à outrance, tous les badamiers (guerté toubab), les filaos et les arbres du voyageur qui ombrageaient nos rues, ont été massacrés !

Dans son jardin, ma mère avait l’arbre que les sénégalais appellent « doctor» parce que, semble t-il, il soigne tout. Ses feuilles, infusées, soignent : tension, diabète, fatigue chronique, les yeux, la rage de dents, le stress et même, brûlées dans un encensoir, elles conjurent le mauvais sort !!! Très fort cet arbre vraiment mais ma mère a dû s’en débarrasser car il avait tendance à proliférer assez vite et occupait tout l’espace. Je ne peux pas vous garantir à 100% les bienfaits qu’on lui prête mais il est très prisé des sénégalais.  Sa sève serait aussi un puissant antiseptique et un cicatrisant à l’image des  calendulas.

Il paraît qu’en cette période, les plantes de saison sont l’orvérissine rouge, orange et jaune et la ginia verte qui sont adeptes du grand ensoleillement. Au fait, j’ai lu quelque part que les fleurs ont des significations : « selon leur diversité, les fleurs ont une acception différente souvent mal connue des consommateurs. Les chrysanthèmes signifient la fin d’un amour, tandis que les violettes signifient que l’on vous aime en secret. Les camélias blancs sont un message d’admiration. Quant aux roses jaunes, elles demandent, ou accordent le pardon suite à une infidélité. Les hortensias vous demandent si un espoir est possible avec la personne vous les ayant offertes. Enfin, un œillet blanc est symbole de fidélité». A ne pas confondre avec l’œillet de poète qui délivre un tout autre message : « Je suis votre esclave » ! «Les roses rouges sont une déclaration d’amour. »

Il est presque superflu de vous dire que ma mère s’occupe personnellement de son jardin. Elle a sa petite panoplie d’outils, son tuyau d’arrosage ; elle connaît les produits d’entretien qu’il faut asperger sur les feuilles et fleurs pour les protéger des insectes et elle surveille particulièrement l’ensoleillement des pots. Alors quand le dimanche, ses petits enfants qui viennent passer la journée avec elle, en arrivent  à « marcher » ou à endommager ses fleurs, je ne vous dis pas le scandale que cela crée. A bon entendeur, salut !

20150506_192623Enfin, son dernier coup de cœur est un mur végétal de bougainvilliers oranges, jaunes, rouges et blanches qu’elle s’est créé dans le fond de la cour centrale. Elle en est  toute fière, ma mère, de son jardin ! A nous maintenant de prendre le relais !

 

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