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LA SENEGALAISE DANS L’ISLAM

Quand vous éduquez un homme, vous avez éduqué un individu. Quand vous éduquez une femme, vous avez éduqué toute une nation.

Voilà un proverbe spécialement adapté aux femmes musulmanes. Tout le monde l’a constaté, il y a une grosse perte de valeurs dans nos sociétés d’aujourd’hui, contrairement à celles de nos parents et grands-parents. A quoi cela est-il dû ? Principalement au manque d’éducation religieuse de nos femmes.

En effet, les filles, à l’époque, allaient, au même titre que les garçons, à l’école coranique. Elles apprenaient le Coran, les lois et règlements de l’Islam. Les rituels des ablutions, de la purification après les menstrues et après les relations sexuelles, les rituels de la prière, tous ces enseignements étaient complétés par la maman à la maison qui, elle-même éduquée, s’évertuait à inculquer à ses filles les valeurs islamiques spécifiques aux femmes.

En outre, elle rectifiait filles et garçons dans leurs pratiques en leur faisant même réciter les versets de Coran pour s’assurer de leur mémorisation.

Au fil des années, la scolarisation des filles se faisant, l’apprentissage de la religion islamique s’est beaucoup estompé, excepté dans certaines familles. Il était devenu plus important d’aller à l’école française qu’à l’école coranique. Une floraison de garderies et de jardins d’enfants est venue remplacer la toute première école qu’était l’école coranique.

Aussi, la laïcité nous a fait beaucoup de tort en diluant au maximum notre pratique de la religion musulmane, et la majeure partie des femmes ont grandi sans connaître grand-chose de leur religion. Ces femmes, devenues mères, n’ont pas pu reconduire ce que faisaient leurs mères et grand-mères. Comment former si l’on n’est pas soi-même formé ?

UN SURSAUT BENEFIQUE CHEZ LES JEUNES

Dans ce contexte, il n’est pas étonnant d’observer cette détérioration des valeurs de nos sociétés musulmanes. Il faut cependant constater un regain d’intérêt des populations, surtout des jeunes, pour la religion. Ils se prennent en main tout seuls pour rectifier leur instruction religieuse. Ils s’aident de l’outil informatique, des médias et autres productions audiovisuelles. Filles comme garçons fréquentent les «madrasas» (écoles coraniques) pour y apprendre le Coran, la sunna, la charia, le fiqh sans attendre l’appui ou l’accompagnement de leurs parents. Ils le font si bien qu’ils sont pour la plupart mieux instruits que leurs propres parents. Ils mettent souvent un point d’honneur à appliquer les règles religieuses de manière orthodoxe, allant même parfois jusqu’à critiquer ou dénoncer la manière de pratiquer de leurs parents.

CONNAITRE ALLAH ET SE FIER EXCLUSIVEMENT A LUI

Mea culpa pour nous autres parents d’aujourd’hui. Il est vrai que beaucoup de mères se remettent, comme leurs enfants, à réapprendre leur religion. Mais l’immense majorité se complaît toujours à faire le strict minimum, en se disant : «Ah, Allah n’est pas compliqué, ce sont les gens qui le sont.» Mais non, détrompons-nous ! Allah (SWT) a dit (en substance) : «Quand vous vous amusez, ne Me mêlez pas à ça.» Cette phrase doit retentir très profondément en nous et nous pousser à nous remettre en question.

En effet, notre religion, la dernière révélée, est complète et remplie de bienfaits. Si nous la pratiquons correctement, nous pouvons tout obtenir dans cette vie et dans l’autre. Mais voilà, chacune de nous sait parfaitement que nous ne le faisons pas. La première attitude est de croire profondément en Allah et ensuite de Lui faire confiance.

S’il est vrai que nous sommes de bonnes croyantes, combien sommes-nous réellement à mettre notre confiance exclusivement en Allah ? Nous sommes plutôt prêtes à aller courir les «marabouts» et leur conter toute notre vie et tous nos problèmes pour nous aider. Combien d’entre nous sommes prêtes à «couper» notre sommeil au beau milieu de la nuit ? A faire nos ablutions et quelques rakats ? A nous tourner vers notre Seigneur à un moment où, Lui-même dit qu’Il est le plus proche de ses créatures, afin de lui exposer nos problèmes,  lui faire part de nos besoins pour demander Son aide ? Combien d’entre nous, bien maquillées, fardées, poudrées sommes prêtes, lors d’une cérémonie, à diluer notre mascara dans l’eau pour faire les ablutions et la prière ? Pas beaucoup.

Notre objectif est donc d’essayer de nous remettre le pied à l’étrier, nous femmes, mères ou futures mères, pour élever de meilleurs hommes et de meilleures femmes. Notre rôle est essentiel, mais il faut être bien formé pour le mener à bien. Encore une fois, nous ne donnons de leçons à personne, mais grâce à notre petite expérience et à l’aide d’érudits, nous revisiterons notre religion depuis la base pour éclairer nos lanternes et comptons sur vos questions et suggestions pour nous guider et faire de nous, femmes, à nouveau, les premières pourvoyeuses de valeurs dans notre société.

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