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La présidente de l’OFNAC NAFY NGOM KEITA : pourquoi l’ancienne infirmière est « en mal » avec les mâles !

La présidente de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), Mme Nafi Ngom Keita, la dame de fer, qui fait trembler des dignitaires de l’Etat, est impressionnante à tout point de vue. Grâce à un sens profond des responsabilités, l’ancienne infirmière s’est retrouvée au sommet.

Une femme forte, sereine, qui ne se laisse pas ébranler par des attaques tous azimuts. C’est en substance des traits de caractère de la présidente de l’Ofnac, Mme Nafy Ngom Keita. Présentée comme une tenace chevalière, elle est une de ces femmes qui ne flanche pas.

A la tête d’une institution qui donne le tournis à des hauts fonctionnaires de l’Etat, elle récolte toutes sortes de quolibets pour avoir accepté de s’ériger en bouclier contre les prédateurs de la République. Tous les patrons veulent la déstabiliser et la pousser vers la sortie. Elle résiste. Ses contempteurs, essaient aussi de la réduire au silence. Elle clame haut et fort que jamais elle ne se taira.

« Je suis légalement autorisée à communiquer conformément à la Déclaration de Djakarta qui consacre la déclaration de patrimoine. Je dois communiquer pour sensibiliser sur les prérogatives qui sont les nôtres mais aussi et surtout pour éviter la désinformation qu’on peut véhiculer sur l’institution qu’est l’Ofnac ».Des éclaircissements qu’elle a tenu à faire, en marge de l’atelier de Planification des actions stratégiques de l’institution qu’elle dirige.

La présidente de l’Ofnac a réussi à tordre le bras à des ministres et des hauts fonctionnaires de l’Etat qui ont  fini par se soumettre à un exercice que certains ont jugé inopportun : déclarer leur patrimoine avant et après leur fonction. Ce, conformément aux instructions du chef de l’Etat.

Traitée de « déséquilibrée », « de femme frappée par la démence », « qui mérite d’être relevée de ses fonctions, ou encore « d’être une femme qui ne fait qu’amuser la galerie », elle tient le coup. On lui reproche aussi de faire fi de son obligation de réserve.

La dame a eu même à susciter l’ire du chef de l’Etat qui n’a pas apprécié  qu’elle ait abordé publiquement le déficit des moyens de l’Ofnac. Macky Sall lui a remonté les bretelles, non sans lui renouveler sa confiance en lui confiant le dossier de la déclaration de patrimoine. Pourtant, la présidente de l’Ofnac ne cherche qu’à être à la hauteur de la mission qui lui est confiée : asseoir une transparence dans la gestion des biens publics conformément aux directives du Chef de l’Etat, Macky Sall, qui affiche une volonté de matérialiser la gestion sobre et vertueuse.

Des hostilités !

Une campagne de dénigrement orchestrée par des journalistes la fait sortir de ses gonds. Elle crache ses vérités avant de se terrer de nouveau dans un mutisme. L’ancienne responsable de l’Inspection générale d’Etat (Ige) tenait à laver son honneur. Le ministre des Affaires étrangères, M. Mankeur Ndiaye aurait menacé d’attaquer tous les membres de l’Ofnac. Des harcèlements vont dans tous les sens mais la « chevalière »  réaffirme sa ferme volonté de traquer, jusqu’au bout des ongles,  les fossoyeurs de la République et va jusqu’à déclarer recevable une plainte contre Aliou Sall, le frère du Chef de l’Etat.

Le fait est qu’elle sait se défendre « au-delà de ma personne, l’image que l’on peut se faire de la Présidente de l’Ofnac est importante. Notre principal input, celui dont dépendra, dans une large mesure, les résultats et les impacts des actions de l’office, c’est bien la crédibilité qui nourrit l’engagement patriotique » dit-elle.  La guerre ne s’arrête pas là. Une fronde en interne est fomentée pour évincer cette dame « maladroite ». Des collègues la placent sur siège éjectable.

Cependant, d’un autre côté, des experts saluent la probité et l’intégrité d’une femme qui a accepté d’assumer une lourde charge au moment où d’autres l’ont refusée. Des observateurs lui reconnaissent la légitimité professionnelle de sa mission. Pour la rabaisser, certains évoquent son passé de « sage-femme qui n’a pas le baccalauréat ».

Membre de l’association des inspecteurs généraux américains

La présidente de l’Ofnac n’a pas eu la chance de décrocher le baccalauréat mais elle se félicite de faire partie des rares membres de l’association des inspecteurs généraux américains. Elle a obtenu en 2013 son Master en Administration publique (MPA) à John Jay College of Criminal Justice de la Cité universitaire de New York (CUNY) aux Etats-Unis. L’exemplarité de cette dame est mise en exergue dans certains milieux.

Tout a commencé, quand cette sage-femme a eu le courage de s’inscrire à l’Ecole nationale d’administration et de la magistrature (Enam) d’où elle est sortie avec un brevet. Désireuse de se parfaire, elle décroche, par la suite, un master en finances et gestion publique ainsi qu’un diplôme de la Fondation canadienne pour la vérification intégrée.  Nommée vérificateur général du Sénégal le 06 juillet 2006, elle apporte sa touche dans la gestion des biens publics.

Ses nouvelles options conduisent à une réforme de l’Inspection générale d’Etat (Ige) qu’elle dirige pendant sept ans. Des résultats probants la propulsent à la tête de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC), le 25 juillet 2012. Un parcours élogieux qui ne convainc pas toujours ses contempteurs. Celle qui est, à leurs yeux, loin d’être un modèle de transparence, ne peut dérouler une bonne politique de transparence. Il lui est encore reproché d’avoir abusé de ses prérogatives pour nommer son mari, Sidy Mouhamed Ndour, membre de l’Ige en vertu des décrets 2011/1262 à 1270 du 24 août 2011 de même que son ami Pape Abdou Ly. Elle fait abstraction de ces accusations. Ses adversaires tapis dans l’ombre lui rappellent encore des erreurs dans l’affaire des chantiers de Thiès. Elle aurait jeté en pâture et en prison l’ancien Premier ministre, Idrissa Seck sur la « base d’accusations fallacieuses » d’experts qui n’étaient pas à la hauteur. Malgré tout Nafi Ngom Keita, une dame, brandit encore son épée, consciente qu’elle a du grain à moudre.

Crédit photo : leral.net

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