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La non-transhumance des femmes : l’exemple de Adja Arame Diène

La non-transhumance des femmes : l’exemple de Adja Arame Diène

La Non-transhumance politique incarnée par les femmes : l’exemple de Adja Arame Diène
Avec l'ancien Président Français Jacques Chirac

Avec l’ancien Président Français Jacques Chirac

Dix ans après son décès, survenu le 24 mars 2005, nous avons tenu, dans ce contexte de transhumance tout azimut, à rendre hommage, à travers cette grande dame fidèle militante de la première heure du Parti socialiste sénégalais, à toutes les femmes politiciennes du Sénégal qui refusent la transhumance. Militante du Parti socialiste pendant presque 60 ans, l’engagement et la fidélité de Adja Arame Diène au parti socialiste méritent d’être portés à la connaissance des jeunes sénégalais qui n’ont comme modèles que des hommes qui changent de parti au gré des alternances politiques, rejoignant sans état d’âme le parti du nouvel occupant du palais présidentiel.

QUI EST ADJA ARAME DIENE ?

Née en 1926 au quartier de la Médina à Dakar, où elle a vécu toute sa vie et où elle s’est éteinte, Adja Arame Diène était une grande dame de teint noir, forte et élégante. On ne la voyait jamais sans « tousngueul »  (khôl) sous les yeux et sans son inséparable « oupoukaye » (éventail africain). Calme et posée, disciple du Saint homme de Tivaouane Khalifa Ababacar Sy, elle incarnait des valeurs pratiquement disparues aujourd’hui de l’espace politique sénégalais qui étaient, le respect de la parole donnée, la générosité et la fidélité. C’est pour cela qu’elle était aimée et respectée et dans son parti et par tout le peuple sénégalais.

LA FIDELITE PERSONNIFIEE
Avec Mantoulaye Guène à l'Assemblée nationale

Avec Mantoulaye Guène à l’Assemblée nationale

Cette baronne du Parti socialiste appelée affectueusement « mère du parti » en avait pris la carte en 1948, et y a milité pratiquement 60 ans de sa vie. Soutenant tour à tour les présidents Senghor et Diouf en leur vouant une fidélité sans faille, elle était présidente du mouvement des femmes et député à l’Assemblée nationale pendant 5 législatures, de 1983 à 2001 (chute du Parti socialiste),  elle était aussi une des personnalités les plus influentes du parti et siégeait dans ses instances décisionnelles.

ADJA ARAME DIENE N’AURAIT JAMAIS TRANSHUME
Avec l'ancien président de l'Assemblée nationale Cheickh Abdou Khadr Cissoko

Avec l’ancien président de l’Assemblée nationale Cheickh Abdou Khadr Cissoko

Il est vrai que cette passionaria symbole de la foi militante n’a pas connu le multipartisme sous deux alternances comme à notre époque, mais elle était de la trempe de celles qui ne connaissent pas le mot transhumance, au même titre que de grandes militantes comme Adja Seynabou Guèye Ndaté, Adja Fatou Niang Siga, Adja Rose Basse, et bien d’autres encore. Sans complexe, ces dames instruites ou pas participaient à la vie de la nation, avaient l’oreille du chef de l’état, chef du Parti socialiste, et savaient contenir les militants, même pendant les multiples troubles dans la vie de la nation comme le coup d’état de Mamadou Dia, les grèves de 68, la radiation des policiers en 87, et plus tard encore quand leur parti, le parti  socialiste était ébranlé par les guerres de tendance.

UNE FORTE PERSONNALITE SANS COMPLEXE
Avec son inséparable éventail

Avec son inséparable éventail

Adja Arame Diène prenait la parole sans complexe en wolof  à l’hémicycle, ouvrant ainsi la voie aux députés non instruits comme elle. Si les femmes parlent de parité aujourd’hui dans les fonctions électives du pays, c’est parce que des personnalités politiques comme elles leur ont ouvert la voie. Et si elles ne sont pas adeptes de la transhumance comme les hommes, c’est aussi grâce à l’éthique en politique incarnée par ces dignes pionnières.

Incarnation des valeurs et éthique dans la chose politique, Adja Arame Diène est un bel exemple à méditer pour la classe politique actuelle, adepte de la transhumance tous azimuts, créant ainsi des alliances contre nature et une confusion totale au niveau des principes et idéologies des partis qui finissent par dérouter et décevoir le peuple.

Bien heureusement pour nous femmes du Sénégal, nos politiciennes s’inspirent plus de leurs prédécesseurs que de nos hommes politiques, et en gardant cette ligne de conduite, il ne serait pas étonnant que le peuple lassé, par cette inconstance des hommes, confie très prochainement sa destinée à une femme !

 

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