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La diplomatie sénégalaise chasse gardée des hommes : l’exception de Claude Absa Diallo

Métisse sénégalo vietnamienne, Madame Claude Absa Diallo est née à Hanoï au Vietnam. Conseillère diplomatique de classe exceptionnelle depuis 1982, Madame Diallo a fait ses études primaires, secondaires et universitaires entre Saint-Louis et Dakar. Après une licence en Lettres, elle entre à l’Ecole nationale d’administration du Sénégal, section diplomatie, d’où elle sort en 1963.

En 1964, elle intègre le ministère des affaires étrangères du Sénégal. Les choses n’ont pas toujours été faciles pour cette diplomate chevronnée doyenne des femmes diplomates. En effet, mariée à un étranger, on lui refusa de diriger une mission diplomatique car les autorités avaient peur de fuites. Pourtant, ses collègues hommes avaient ce droit pourvu qu’ils ne servent pas le pays d’où était originaire leur épouse. On supposait que les femmes auraient plus de mal à garder des secrets d’état vis-à-vis de leur conjoint, que le contraire. L’état voulait plutôt l’envoyer dans une organisation internationale. Sûre de son droit, Madame Diallo menacera de recourir à la cour suprême, et c’est ainsi qu’elle eut gain de cause, et eu sa première affectation en tant que conseillère diplomatique en Allemagne.

Pétrie de compétence, elle représentera le Sénégal dans plusieurs pays et représentations diplomatiques, et au bout du compte sera la première femme ambassadrice du Sénégal en poste à Stockholm en Suède. Par la suite, elle occupera le poste de représentant permanent du Sénégal auprès des Nations Unies à New York puis à Genève.

En 2001, bien que rattrapée par l’âge de la retraite, Madame Diallo fut quand même nommée Secrétaire Général du Ministère des Affaires Etrangères eu égard à sa grande compétence et à l’expérience acquise dans son domaine. Il faudra attendre l’année 2006 pour voir une autre femme diplomate nommée ambassadeur dans un pays étranger en l’occurrence l’Afrique du Sud, en la personne de Maïmouna Diop. Toutes les autres qui eurent des postes de ce rang le furent au bénéfice de leurs activités politiques. Tout récemment une autre jeune diplomate a pu accéder à ce stade en étant nommée ambassadrice du Sénégal au Cap Vert à Praia, il s’agit de Madame Fatou Binetou Rassoul CORREA.

Alors la diplomatie sénégalaise chasse gardée des hommes ? Et pourtant nous connaissons bien dans la vie de tous les jours la diplomatie dont font montre les femmes. Nous en appelons donc au Ministre des Affaires Etrangères et au Président de la République pour que plus de femmes diplomates, qui sont nombreuses maintenant au ministère, soient nommées à des postes d’ambassadeur ou de consul à l’étranger.

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