D’après une nouvelle analyse de Save the Children qui révèle l’ampleur de la menace qu’entraine le mariage d’enfants sur l’éducation, la santé et la sécurité des enfants, une fille de moins de 15 ans est mariée toutes les sept secondes dans le monde et l’Afrique compte 30 pays sur 41 qui ont un taux de prévalence aux mariages précoces.
Le Senegal est le 14eme pays sur 41 à avoir lancé sa campagne nationale en 2016, pour mettre fin au mariage des enfants. La campagne continentale du même nom a été lancée en mai 2014 par l’UA pour appuyer les gouvernements qui ont une stratégie nationale et aussi assurer les échanges de bonnes pratiques pour arrêter le mariage des enfants.
Selon le Directeur pays de Save the Children au Senegal, Dr Mathurin BONZI, « le lancement de la campagne nationale au Sénégal démontre de la volonté des autorités à venir à bout de ce phénomène de société mais la mobilisation doit toujours continuer et Save the Children sera toujours aux côtés de l’Etat et de la société civile pour le respect des engagements en faveur des droits des filles».
Un nouveau rapport publié aujourd’hui par Save the Children «Aucune fille oubliée : libre de vivre, libre d’apprendre, à l’abri de la violence » a établi un indice des pays classés du meilleur au pire en ce qui concerne la situation des filles, en se basant sur les mariages d’enfants, la scolarité, les grossesses d’adolescentes, les décès maternels et le nombre de femmes siégeant au parlement.
Tout en bas de l’indice, on trouve des pays comme le Niger, le Tchad, la République centrafricaine, le Mali et la Somalie, dont beaucoup ont des taux élevés de mariage d’enfants. La Suède, la Finlande, la Norvège, les Pays-Bas et la Belgique sont parmi les mieux classés.
« Le mariage d’enfants déclenche un cercle vicieux de handicaps qui refuse aux filles leurs droits les plus fondamentaux d’apprendre, de s’épanouir et d’être des enfants » explique Helle Thorning-Schmidt, directrice générale de Save the Children International.
« Souvent, les filles mariées trop tôt ne peuvent pas aller à l’école et sont plus susceptibles d’être victimes de violence domestique, de maltraitance et de viols. Elles tombent enceintes et sont exposées aux IST dont le VIH. Elles portent également des enfants avant que leur corps soit entièrement formé, ce qui peut avoir des conséquences catastrophiques sur leur propre santé et celle de leur enfant. »
La communauté internationale s’est engagée à mettre fin aux mariages d’enfants d’ici à 2030, mais si les tendances actuelles se maintiennent, le nombre total de femmes mariées pendant l’enfance passera de plus de 700 millions aujourd’hui à environ 950 millions en 2030 et à 1,2 milliard en 2050.
Le cadre juridique existe au niveau international, à travers la Convention des Droits de l’Enfant des Nations Unies qui a été ratifiée par plusieurs pays en Afrique dont le Senegal. Dans cette Convention, l’âge du mariage est fixé à 18 ans, elle confère des droits égaux à l’homme et à la femme dans le mariage, et précise qu’aucun mariage ne doit être contracté sans le consentement total et libre des personnes concernées.
Le rapport de Save the Children révèle également que :
A propos de Save the Children International (SCI)
Fondée en 1919, Save the Children est une organisation non gouvernementale internationale à but non lucratif. Elle est présente dans plus de 120 pays à travers le monde dont 11 en Afrique de l’Ouest et du Centre. C’est en août 2002 que le Bureau Pays a été ouvert au Sénégal.
Save the Children gère une série de programmes qui aident les filles les plus défavorisées au monde. L’organisation exhorte les gouvernements et les donateurs à investir dans l’éducation des filles et dans leurs chances de réussite dans la vie afin de mettre un terme au mariage d’enfants et à la discrimination fondée sur le genre.
SCI Sénégal