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Investir : pour l’autosuffisance en lait au Sénégal

La Journée mondiale du lait est célébrée le 1er juin de chaque année. Elle a été instituée en 2001 par l’Organisation mondiale des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en raison de l’importance sociale, nutritionnelle, commerciale et économique de cette denrée alimentaire et de ses dérivés.

Mme Aminat Mbengue Ndiaye Ministre de l'Elevage

Mme Aminata Mbengue Ndiaye Ministre de l’Elevage

Lors de cette onzième édition, le Ministre de l’élevage Mme Aminata Mbengue Ndiaye a invité à une mobilisation générale pour le développement de la filière laitière, dans le contexte actuel national et international du commerce des produits laitiers, ‘’marqué par une forte baisse de l’offre et une pression sur les prix’’.

Au Sénégal, c’est le lait en poudre qui a fait entrer les produits laitiers dans les habitudes alimentaires des citadins. Une consommation qui repose, avant tout, sur l’utilisation de produits importés et reconstitués à base de lait en poudre par l’industrie. Même la transformation de lait caillé se fait à partir de ce produit. Conséquence : 50 à 60 milliards de francs Cfa dépensés annuellement pour sa consommation, ce qui est une aberration au vu de la surproduction nationale, surtout en période d’hivernage pendant laquelle une bonne partie du lait est déversée faute de moyens de conservation et de transformation.

Selon le Ministre, en outre de plusieurs programmes pour développer la filière, des initiatives de concert avec les acteurs vont être développées comme l’implantation de kiosques à lait dans les communes de Dakar, Pikine et Guédiawaye pour faciliter l’écoulement de la production.

Pourtant, si certaines initiatives faisaient des émules ce problème serait rapidement résorbé, parmi celles-ci, on peut citer l’engagement de la Laiterie du Berger, qui est allé implanter une industrie de transformation laitière à proximité des populations éleveurs aux environs de Richard Toll.  Malgré une taxation incompréhensible pour un aussi bel exemple de patriotisme à suivre, la Laiterie du Berger a su se maintenir dans le marché du lait, tout en offrant un produit de qualité, à un prix accessible à la majorité de la population. Aujourd’hui son produit phare le yaourt Dolima a détrôné pas mal de ses concurrents présents sur le marché depuis plusieurs décennies bien avant la naissance de La Laiterie du Berger.dolima redim

Dans la même lancée, et pour opérer une rupture, deux perspectives pour valoriser le lait local avaient été ébauchées en 2010 par l’Institut de technologie alimentaire (Ita) et la Fédération nationale des acteurs de la filière lait local du Sénégal (Fenaflis) afin résorber la surproduction intervenant durant certaines périodes de l’année. Il s’agissait d’expérimenter, à une échelle pilote, la transformation du lait local en lait en poudre et concentré de lait avant d’envisager une production à une échelle semi-industrielle ou industrielle.

 

ITA senegal redim

Une politique qui rejoint la vision du président de la Fenaflis qui a toujours dénoncé l’importation du lait en poudre facteur étouffant du développement du lait local. Il a fait savoir qu’ils sont confrontés à une concurrence déloyale liée au faible niveau de taxe (5 %) sur l’importation du lait en poudre. Ce qui ne favorise pas la compétitivité de la production locale. Alors que, fait-il savoir, les acteurs de la filière lait sont capables de couvrir les besoins de consommation en lait au niveau national. Puisqu’ils disposent d’un cheptel de 3 163 000 bovins dont 70 % de femelles, ce qui fait un potentiel de production laitière de 1 600 000 litres/jour.

Toujours est-il qu’à ce jour, en juin 2015, on en est toujours au même point, l’autosuffisance en lait est loin d’être atteinte. Voilà pourtant une filière où il serait bien d’inciter les sénégalais à investir, en différents maillons de la chaine. En effet, si tout le monde ne peut pas être éleveur, la transformation sur place à l’instar de La Laiterie du Berger, est un secteur important à investir, de même que la chaine de froid pour transporter et  commercialiser les produits laitiers ; et comme cela se passe dans le reste du monde, chacun y trouverait son compte.

Mr Bagoré Bathily Directeur et Cofondateur de La Laiterie du Berger

Mr Bagoré Bathily Directeur et Cofondateur de La Laiterie du Berger

Si pour atteindre l’autosuffisance en riz, le Président de la république a pesé de tout son poids, il devrait faire de même pour la filière lait. Notre production locale devrait être favorisée par rapport aux importations, et l’état devrait soutenir davantage les efforts déployés sous le magistère de la première femme nommée au département de l’élevage et des productions animales, et dont tout le secteur loue l’esprit d’initiative, l’implication et l’investissement personnel pour atteindre l’autosuffisance : Madame Aminata Mbengue Ndiaye que toute l’équipe de Debbosenegal salue et félicite au passage.

 

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