Quelques jours plus tard, la terre s’assombrit, le vent se mit à souffler avec rage tandis que les éclairs déchiraient le ciel. Les habitants de Ninive furent convaincus de l’imminence du châtiment.
Comme un seul homme, tout le peuple, hommes, femmes, vieux, jeunes, sortirent de leurs maisons et se réunirent sur les places pour demander pardon au Seigneur, levant les mains au ciel, priant, pleurant et se prosternant.
Dieu finit par les épargner par Sa puissance et Sa force mais aussi par Sa miséricorde, Sa clémence et Sa compassion et détourna d’eux le châtiment.
« Lorsqu´ils eurent cru, Nous leur enlevâmes le châtiment d´ignominie dans la vie présente et leur donnâmes jouissance pour un certain temps. » (Coran 10.98)
Jonas et l’aventure en mer
Pendant ce temps, Jonas quitta son peuple. Il embarqua sur un bateau et prit la mer. Quelques heures après, une tempête se leva et secoua violemment le bateau très chargé qui faillit couler à plusieurs reprises. Les exégètes disent que les voyageurs se concertèrent entre eux et décidèrent de tirer au sort celui qui sera jeté à la mer pour alléger le poids du bateau.
Ils firent la première tentative et Jonas fut désigné par le tirage. Les passagers s’opposèrent à ce résultat qui condamnait le meilleur d’entre eux, car ils connaissaient la droiture et la piété de Jonas.
On procéda à un deuxième tirage qui désigna une fois de plus Jonas ! Il s’apprêta à se jeter à l’eau lorsque ses compagnons de voyage s’y opposèrent et procédèrent à un troisième tirage.
Une fois encore le tirage désigna Jonas et tous comprirent qu’ils ne pourraient pas s’opposer au destin.
Avalé par une baleine
Jonas se jeta à l’eau ; dès qu’il s’enfonça dans la mer, une baleine l’avala sur ordre d’Allah.
« Jonas était certes, du nombre des Messagers. Quand il s´enfuit sur un bateau surchargé, Il prit part au tirage au sort qui le désigna pour être jeté [à la mer]. Le poisson l´avala alors qu´il était blâmable. » (Coran 37.139)
Dieu ordonna au poisson de ne pas manger sa chair et de ne pas broyer ses os, car ce n’était pas une nourriture pour lui. Ainsi, le poisson fila dans les profondeurs de la mer portant à l’intérieur de ses entrailles, Jonas, conscient et lucide.
Jonas était si lucide qu’il entendait des voix. Il s’agissait des louanges adressées par toutes les créatures marines au Créateur de l’univers ! Jonas, à son tour, se mit à prier Allah : « Ô Seigneur ! J’ai pris pour Toi un lieu de prière où personne ne t’a jamais adoré ! »
« Et Dhu an-Nun (Jonas) quand il partit, irrité. Il pensa que Nous n’allions pas l’éprouver. Puis il fit, dans les ténèbres, l’appel que voici : Pas de divinité à part Toi ! Pureté a Toi ! J’ai été vraiment du nombre des injustes. » (Coran 21.87)
Il était saisi par une angoisse extrême. Terrifié par le triple enfermement qu’il subissait puisqu’il était prisonnier des entrailles de la baleine, des profondeurs de l’océan et de l’obscurité de la nuit.
« S´il n´avait pas été parmi ceux qui glorifient Allah, il serait demeuré dans son ventre jusqu´au jour où l´on sera ressuscité. » (Coran 37.143)
Jonas fut déposé par la baleine sur une plage désertique ; il était malade et faible. Il est dit qu’il était aussi fragile qu’un poussin dépourvu de duvet ou encore aussi vulnérable qu’un nouveau-né car durant son séjour dans les entrailles du poisson, Jonas n’avait ni mangé ni bu.
« Nous le jetâmes sur la terre nue, indisposé qu´il était. Et Nous fîmes pousser au-dessus de lui un plant de courge. » (Coran 37.145)
Devant cette détresse, Allah eut pitié de Jonas et lui accorda Sa miséricorde. Il fit pousser à ses côtés un plant de courge, dont les feuilles lui donnèrent de l’ombre et le protégèrent de la chaleur ardente du soleil, et dont les fruits lui servirent de nourriture.
« Nous l’exauçâmes et le sauvâmes de son angoisse. Et c´est ainsi que Nous sauvons les croyants. » (Coran 21.88)
Après sa guérison, Jonas fut agrée par Son Seigneur qui l’envoya de nouveau à son peuple, qui comptait cent mille âmes voire plus. Quand Jonas retourna auprès d’eux, ils se joignirent à Lui et se rangèrent derrière lui.
« Si seulement il y avait, à part le peuple de Jonas, une cité qui ait cru et à qui sa croyance eut ensuite profité ! » (Coran 10.98)