Que ce soit la mode occidentale, africaine ou même pour l’habillement musulman on assiste de plus en plus à un changement profond dans la mentalité de l’africaine en matière d’habillement. En effet les africaines aujourd’hui refusent de calquer leur façon de s’habiller sur d’autres modèles venus d’ailleurs. C’est ainsi qu’elles font passer avant tout leur morphologie qui n’est ni celle de l’occidentale ni celle de l’arabe, pour réinventer un habillement sur mesure qui respecte sa dignité de femme africaine.
Que ce soit dans le choix des tissus, wax, soie, bazin ou autres matières, l’africaine est désormais capable de se mettre en valeur en optant pour telle matière, telle couleur, telle coupe, telle texture pour mieux s’habiller et dans la majorité des cas, l’ensemble est plutôt cohérent et harmonieux. Un autre critère qui est plus ou moins respecté mais devrait l’être davantage c’est l’âge, la profession, la situation civile. La femme mariée ne devrait pas s’habiller comme la jeune fille et celle de 50 ans pas comme celle de 22 ans.
Au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Mali, en Mauritanie pour ne citer que ces pays de l’Afrique de l’Ouest, sans parler du Nigeria et d’autres encore, les femmes se sont désormais réapproprié leur personnalité en matière d’habillement, et de quelle belle manière ! Qu’il s’agisse de la texture, de la coupe ou des accessoires, couturiers et couturières font des miracles en matière de mode. Femmes comme hommes rivalisent d’ingéniosité pour travailler la matière.
On a assisté tout récemment au Sénégal à la percée de l’habillement islamique. Là encore, nos sœurs ne se contentent plus d’habayas sobres et ternes mais ont introduit la couleur qui est si chère aux africains. Il en est de même pour les hijabs (foulards ou voiles qui recouvrent la tête) qui en laisse plus d’un sans voix par la fantaisie introduite dans la façon de l’attacher. Couvertes ? Elles le sont des pieds à la tête mais d’une si belle manière. C’est le cas du voile mauritanien qui se décline dans de la soie de vives couleurs ou des tissus en coton magnifiques adaptés au climat. En outre, chaque année, c’est des nouveaux textiles légers qui apparaissent et après être passés entre les mains expertes des teinturières soninkés, peulhs ou mauresques, nous offre un large éventail de boubous rivalisant de beauté dans les couleurs et les motifs.
De l’autre côté c’est les ivoiriens qui travaillent le wax dans des coupes modernes et occidentales qui s’adaptent à nos morphologies. Les maliens teignent le bazin dans des nuances inimaginables avant de les broder impeccablement. Au Nigéria, le foulard nigérian a fini de faire le tour de l’Afrique. Quelque soit la tenue que l’on porte, ce foulard vient apporter un plus typiquement africain.
Alors soyons fières de nous car désormais, à moins que nous le voulions vraiment, nous sommes libérées du diktat de la mode venue d’ailleurs car notre choix est large, varié et riche.