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Exposition : La part des femmes esclaves dans l’abolition de l’esclavage contée

On parle souvent de l’action des hommes dans l’abolition de l’esclavage. Très rarement, voir jamais on ne parle de ces femmes qui se sont battues aux côtés de ces hommes-là. Pour rectifier le tir, une exposition de photographies et de peintures est ouverte depuis le 25 mars à la Galerie Nationale en l’honneur d’illustres dames qui se sont données corps et âmes dans la lutte contre la traite des hommes.

Reine Zingha

Reine Zingha

‘’Cette exposition rend hommage à de nombreuses femmes esclaves qui ont subi des épreuves insupportables y compris l’exploitation sexuelle’’, lit-on sur le tableau de présentation de la collection. Lequel tableau est suivie de celui de la Reine Anne Zingha. Elle aurait résisté à la domination coloniale portugaise pour protéger son peuple de l’esclavage au moment où certains rois acceptaient des trocs contre les plus forts hommes de leur patrie ou les plus belles dames. Au même moment, les Amazones du Dahomey préféraient plutôt intégrer la cour du roi  que de devenir esclave. ‘’Certaines de ces amazones sont des captives ou des esclaves qui, en intégrant la garde prétorienne du souverain, perdent leur statut d’esclaves’’, lit-on sur le tableau présentant ces amazones. Les amazones du Dahomey ‘’étaient recrutées au moment de leur adolescence’’. Elles devenaient après ‘’symboliquement’’ des épouses du roi et sont chargées de sa sécurité. Aussi, elles devaient renoncer à leur féminité pour être des amazones. En effet, la légende rapporte qu’elles se coupaient un sein à cet effet.

Les déportées qui ont mené la résistance
Margaret Garner

Margaret Garner

Par ailleurs, si ces femmes se sont battues pour rester en Afrique au prix de mille sacrifices d’autres n’ont pu prendre leur destin en main qu’une fois transportée. Elles sont nombreuses ces femmes qui se sont battues en Amérique, en Angleterre, en France et à Cuba pour la fin de la traite négrière. Parmi celles-ci figure Margaret Garner qui était une esclave fugitive. Elle a préféré tuer sa plus jeune fille que de la voir retourner dans l’esclavage. Après s’être enfuies de chez leurs maîtres, Margaret et sa famille ont été retrouvées. Son histoire aurait d’ailleurs inspiré le roman ‘’beloved’’ de Toni Morrison qui a remporté le prix Pulitzer.

Harriet Tubman

Harriet Tubman

Pour sa liberté et celle de gens comme elle, Harriet Tubman s’est faite d’armée et activiste du chemin de fer clandestin. Elle a même été surnommée ‘’Moïse de son peuple’’ pour ses actions libératrices. Elle a libéré près de 750 esclaves. Au lendemain de la guerre de Sécession, elle a travaillé avec les suffragettes. Ce qui fait d’elle une féministe qui s’est battue pour le droit des femmes. C’est aussi le cas de Sojourner Truth qui est la première femme à faire le lien entre les droits des femmes et les droits civils. Elle est aussi la première femme à remporter un procès devant un Blanc. Car après l’abolition de l’esclavage le 4 juillet 1827 sur l’Etat de New-York, des Blancs ont vendu le fils de Sojourner Truth qui n’a pas hésité à les poursuivre en justice et à avoir raison sur eux. Anne Knight était, elle aussi, une féministe britannique.

Des alliées chez l’ennemi

Parmi les femmes qui se sont battues pour l’abolition de l’esclavage, on compte des intellectuelles telles qu’Olympe de Gouges. Dramaturge, activiste politique et féministe, elle a écrit au début des années 1780 la première pièce de théâtre français qui a dénoncé le système économique esclavagiste. Elle y critique ouvertement le code noir qui régissait la vie des esclaves. Elle est aussi à l’origine de l’acquisition du premier et seul droit qu’avaient les femmes à cette époque et qui était le droit de divorce. Olympe a été condamné à mort pour avoir soutenu les Girondins en 1793.

A côté de toutes ces photographies retraçant le parcours de ces dignes femmes, sont accrochés deux tableaux de plasticiens sénégalais que sont Mouhamadou Dia et Daouda Ndiaye. Le premier a présenté un tableau peint en noir et blanc représentant deux femmes et deux hommes. C’est sa manière de revenir sur l’égalité des sexes. Le deuxième quant à lui a peint un tableau représentant la femme sous différents angles. De la mère à l’enfant en passant par l’adolescente, la femme rurale et celle des villes, toutes y passent.

L’exposition se déroule du 25 mars au 31 mars.

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