Alassane Ouattara compte se représenter à l’élection présidentielle, en octobre 2015, et a de grandes chances d’être réélu, bénéficiant à la fois de sa bonne gestion de l’économie, de la restauration de la sécurité et du ralliement à sa candidature, en septembre 2014, du dirigeant de l’autre important parti de la coalition au pouvoir.
Homme de la situation en Côte d’Ivoire, arrivé au pouvoir après une décennie de crise politico-militaire marquée par une partition du pays, cet ancien haut responsable du Fonds monétaire international (FMI) s’était fixé 2020 comme horizon et peut se vanter d’une vraie réussite économique en quatre ans au pouvoir.
La situation politique de la Côte d’Ivoire s’est progressivement normalisée après la fin de la crise postélectorale de 2010-2011, grâce à la tenue d’élections législatives et locales, et l’insécurité a sensiblement reculé, encourageant le retour des investisseurs.
Sous sa houlette, la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, a retrouvé une forte croissance, d’environ 9% annuels entre 2012 et 2014, soutenue par un investissement public fort. Le troisième pont enjambant la lagune d’Abidjan, chantier monumental, symbolise son premier mandat.
Après une longue période de stagnation économique, la reprise de la croissance a permis d’accroître le niveau de vie de la population. Les planteurs bénéficient de l’augmentation des prix à la production, dans le cadre de la réforme de la filière cacao/café, les salaires ont été relevés dans la fonction publique, l’accès aux services publics s’améliore et une couverture maladie universelle sera mise en place en 2015.
« J’ai trouvé un pays complètement en ruine, effondré, qui avait et a besoin d’être reconstruit, expliquait-il à l’AFP en juin 2013. J’ai indiqué clairement que je ne suis pas sûr de pouvoir finir ce travail dans le temps qui me reste et que vraisemblablement je briguerai un second mandat ».
Alassane Ouattara a fait de l’ »émergence » – qui doit permettre au pays de passer de la pauvreté à un fort développement économique et social – son objectif pour la Côte d’Ivoire en 2020
Toutefois, les progrès en matière de réconciliation nationale demeurent lents et le principal parti d’opposition, qui est divisé sur sa participation au processus électoral et s’estime persécuté sur le plan judiciaire, n’a pas encore retrouvé toute sa place dans la sphère politique.
Si elle ne peut pas nier la reprise économique, l’opposition, elle, dénonce une mauvaise répartition des fruits de la croissance.