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Disparition de Seyda Mariama Niass : une « féministe » nous quitte

Cheikha Maryama Niass, fille de Cheikh Ibrahima dit Baye Niass ou Cheikh Al Islam (1900-1975), a été rappelée à Dieu, samedi 26 décembre 2020, à Dakar, à l’âge de 88 ans. Ya Sayda – le surnom que lui donnaient ses proches – était surtout connue pour sa contribution à l’apprentissage du Coran.

Après avoir très tôt maîtrisé le Saint Coran, ainsi que la langue arabe et des sciences religieuses, celle qui était présentée comme la fille préférée du saint homme Baye Niass a commencé très jeune à dispenser des enseignements, se tissant ainsi la réputation de « Ndeyi daara ».

À l’âge de 14 ans déjà, elle donnait des cours dans son école coranique à Kaolack, avant de rejoindre quelques années plus tard, son époux à Dakar où elle a continué sa mission, brillamment illustrée par l’érection du complexe scolaire El Hadji Ibrahima Niass alliant enseignement religieux et enseignement général, dont les locaux font face à l’échangeur de la Patte d’oie.

Ce complexe a été construit en 1984 sur un terrain qui lui avait alors été attribué par l’ex chef de l’État, Abdou Diouf.

Des milliers de Sénégalais et de ressortissants d’autres pays ont été initiés à l’enseignement coranique, dans les nombreuses écoles qu’elle a fondées dans plusieurs régions du Sénégal, dont l’institut franco-arabe Cheikh-Ibrahima-Niass, à Dakar.

Surnommée aussi Khadimatoul Khourane (la serviteur du Coran), Sayda Maryama Niass a reçu beaucoup de distinctions nationales et internationales pour les services qu’elle a rendus au secteur de l’éducation. On peut citer celles reçues de l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique au Sénégal pour sa contribution à la formation de nombreux jeunes Américains à la mémorisation du Coran.

Une grosse perte pour la Ummah islamique, pour l’enseignement coranique.  

C’est une vrai sainte qui est partie. Elle a le grade d’un vrai homme de Dieu. C’est toute la Ummah qui a perdu, surtout l’enseignement coranique” témoigne son neveu Cheikh Baye Mamoune Niasse

«Je salue tous les musulmans et plus particulièrement les maîtres et maîtresses coraniques. À l’occasion du décès de Sokhna Mariama Niass, fille de Cheikh Ibrahima Niass, j’aimerais que chaque école coranique puisse organiser un récital de Coran en sa mémoire», a recommandé pour sa part, Serigne Abdou Samad Mbacké, petit-fils de Cheikh Ahmadou Bamba, fondateur du mouridisme.

Il affirme également : «Nous savons tous qu’elle a servi le Coran ; et tout le Sénégal peut en être témoin. Donc, nous tous qui partageons ce service avec elle, nous lui devons un grand nombre de récitals du Coran. Car elle le mérite amplement de notre part. Elle a servi le Coran en toute beauté. C’est pour cette raison que chaque école coranique doit à sa mémoire au moins une lecture du Coran. »

Pour finir, il témoigne qu’elle a fait mémoriser le texte sacré à beaucoup de gens. En cela, dit-il, nous devons lire le texte sacré pour sa mémoire autant que nous pouvons, avant qu’elle ne soit mise sous terre.

Votre magazine reviendra plus amplement sur le portrait de cette grande dame qui a tant fait pour l’éducation des filles dans son pays dans ses prochains articles.

Repose en paix Ya Seyda. Chapeau bas ! Mission accomplie.

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