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Covid 19 : et si on en profitait pour changer ?

Covid 19 : et si on en profitait pour changer ?

A cause du coronavirus, 2020 restera certainement dans les annales du monde entier. Selon ce que nous aurions compris de notre façon de vivre avant l’arrivée de ce virus, nous sénégalais devrions en profiter pour changer de mode de vie. A quelque chose malheur est bon, il est temps de faire une introspection et de procéder à un changement radical dans nos comportements. L’itw que notre sœur Yacine BA SALL* a accordé à nos confrères de Leral.net l’illustre bien.  

A l’heure où le monde entier est secoué par une pandémie sans précédent depuis un siècle, qui fait vaciller l’Occident, le Sénégal vient d’adopter pour la troisième fois de son histoire, l’état d’urgence.

La consigne est claire : chacun chez soi de 20 heures à six heures.

Outre cette nouvelle conduite à tenir, il y a les gestes sanitaires barrières à adopter et le confinement. Il faut se faire à cette triple exigence : avoir une hygiène irréprochable, être à l’heure (agir avant le couvre-feu), rester chez soi.

Toute une batterie de mesures qui constituent un véritable corset pour le Sénégalais habitué à la souplesse, l’indolence de la vie dans la rue, le laxisme et il faut bien le dire, une certaine tolérance du manque d’hygiène (gargottes à proximité de poubelles, crachats, verres d’ataya (thé) que l’on se passe les uns les autres, déjeuner à proximité d’eaux usées etc.). Ces mesures sonnent le glas d’un penchant certain pour la promiscuité et pour une tendance à l’indiscipline.

Nous sommes priés de nous réinventer.

Plus d’attroupements inutiles dans les rues. L’anarchie dans les commerces et autres lieux publics a cédé la place à des files d’attentes rectilignes. Dans les maisons, les employés arrivent avant l’heure, travaillent sans traîner pour rentrer au pas de course.

Et surtout, nous opérons un véritable retour à l’essentiel, laissant plus de place à la prière, à la méditation, à l’introspection. Nous prenons le temps de ranger, de lire, d’apprendre, d’écouter, de voir et surtout d’aimer nos proches.

Chacun s’occupe de ses affaires.

Finie la frénésie. Nous ralentissons et réalisons combien notre course folle de tous les jours est inutile.

Où courions-nous donc ?

Désormais, les Sénégalais font l’apprentissage d’un bonheur tranquille qui rompt avec les cérémonies et autres festivités chronophages et budgétivores.

L’heure est à la sobriété, au minimalisme.

Comme à chaque grand défi, la nation est unie. Les politiques ont fait preuve d’un bel unanimisme et d’une véritable capacité à se fédérer autour de l’essentiel, suite à l’appel du Chef de l’état contre l’ennemi commun.

Les chrétiens ne célébreront pas Pâques en masse et les musulmans ne vont plus dans les mosquées en foule. Mais nous sommes unis en prière, à implorer L’Infiniment Grand afin qu’il nous débarrasse de l’infiniment petit.

Un à croire de toutes nos forces que cette terre du Sénégal où se sont succédé des Saints d’exception, résistera à cette pandémie ravageuse. Elle le fera par la grâce de Dieu, par nos prières ardentes, mais aussi par notre discipline, notre résilience et notre inventivité. Et si nous inventions un nouveau type de Sénégalais, bonifié par l’épreuve ?

* Mme Yacine Ba Sall est la Directrice générale de l’Institut BDA

source : Leral.net

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