Dans la prise en charge de la covid19, les autorités sanitaires sénégalaises ont apporté des changements considérables dans le processus de dépistage des personnes infectées. Désormais, les cas contacts qui ne présentent pas de symptômes ne seront plus testés.
Le Directeur du Centre des Opérations d’Urgence Sanitaire (COUS) du Ministère de la Santé et de l’Action sociale, Dr Abdoulaye Bousso, a annoncé l’arrêt des tests systématiques effectués sur les personnes contacts qui n’avaient pas de symptômes. Seules les personnes présentant des signes de contamination seront testées.
« Il faut que les populations comprennent que la stratégie a changé. Désormais, les tests se feront sur les personnes symptomatiques et les personnes vulnérables. Cela ne veut pas dire que les personnes contacts ne seront pas suivis. Ils seront répertoriés et suivis », a précisé Dr Bousso.
Pour rappel, dans une interview accordée à nos confrères du journal l’Observateur, le professeur Seydi avait indiqué que les cas asymptomatiques avaient non seulement une charge virale très élevée, mais ils transmettent surtout la maladie aux personnes qui n’ont pas une bonne hygiène des mains, c’est-à-dire qui ne se lavent pas les mains quand il le faut et peut-être secondairement à ceux qui ne respectent pas la distanciation et/ou le port de masque.
« Les personnes asymptomatiques ne projettent pas le virus sur une longue distance parce qu’ils ne toussent pas et n’éternuent pas, même s’ils peuvent avoir une charge virale très élevée comme nous l’avons d’ailleurs constaté à Dakar. Les asymptomatiques transmettent surtout la maladie aux personnes qui n’ont pas une bonne hygiène des mains, c’est-à-dire qui ne se lavent pas les mains quand il le faut et peut-être secondairement à ceux qui ne respectent pas la distanciation et/ou le port de masque. La personne asymptomatique peut-être contagieuse pendant 14 jours. », avait déclaré le professeur Seydi.
Du nouveaux dans les signes de la maladie
Plusieurs Sénégalais atteints d’anosmie (perte de l’odorat) et d’agueusie (perte du goût) en ont fait cas ces derniers temps dans les réseaux sociaux. Il s’agit bien de « signes évocateurs de la Covid-19 en ces périodes », a souligné le Pr Moussa Seydi lors du bilan mensuel présenté ce jeudi 2 juillet. Le chargé de la prise en charge des malades de Covid-19 a mis un accent particulier sur ces deux signes.
« Au début on se focalisait beaucoup sur la fièvre et les signes respiratoires : l’éternuement, la toux, les difficultés respiratoires, indique Pr Seydi. Mais chaque jour qui passe nous montre que plusieurs types de signes peuvent être observés ayant trait à l’atteinte d’un ou plusieurs appareils de l’organisme ». Deux signes ont, cependant, attiré son attention dit-il : « c’est l’anosmie et l’agueusie, c’est-à-dire la perte de l’odorat et du goût. Plus précisément un trouble de la perception du goût du salé, du sucré, de l’amer, de l’acide ».
Selon lui, il n’y a pas de doute : « ces signes sont évocateurs de la Covid-19 en ces périodes ». « Je ne dis pas que c’est spécifique parce qu’on peut les voir dans la grippe et dans d’autres pathologies« , précise-t-il. Mais, le chef du service des maladies infectieuses de Fann est formel : « dans plus 50% les patients qui présentent ces signes, quand ils sont testés, s’avèrent infectés par la Covid-19 ».
Il invite dès lors ceux qui présentent ces signes à « s’auto-isoler pour éviter de contaminer leur entourage mais aussi de saisir la cellule d’alerte pour que le nécessaire soit fait ».
La durée médiane d’hospitalisation réduite à 10 jours
L’infectiologue a livré les résultats de ses analyses qui donnent une preuve on ne peut plus claire sur l’efficacité du traitement à l’hydroxychloroquine-Azithromycine. « Parmi les 838 patients sur lesquels portait notre analyse (la dernière fois c’était 559), nous avons 727 patients âgés de plus de 12 ans. Les résultats que nous avons obtenus à propos de l’utilisation de l’hydroxychloroquine et de l’azithromycine, se sont davantage confirmés avec cette série plus importante », signale-t-il.
La durée médiane d’hospitalisation qui était de 10,5 jours la dernière fois a été réduite à 10 jours versus 12 jours pour les patients qui n’ont pas pris le traitement indiqué. Une réduction qui a un effet non négligeable sur la disponibilité des lits dans les centres de traitement et sur le coût de la prise en charge.
« Il y a une tension sur la disponibilité des lits au niveau des centres de traitement; c’est pour cela que le traitement à domicile est indiqué en ce moment. Une réduction de deux jours sur la durée d’hospitalisation nous permet de libérer des malades pour prendre en charge d’autres malades qui ont des facteurs de gravité« , indique Seydi qui souligne que cette réduction de deux jours, sur le plan économique, c’est « une économie de plusieurs milliards ».
S’agissant des malades présentant des séquelles, le Pr Seydi les invite à respecter leurs rendez-vous.
crédit photo : dakaractu