On l’appelle affectueusement Ouaga et ses habitants les Ouagalais. La capitale du Burkina Faso respire l’ordre et la sérénité comparée à bien de capitales africaines où règne un désordre indescriptible. Est-ce le fait des militaires qui étaient au pouvoir ? Ou plutôt le fait de ses populations, les «hommes intègres» ? En tout cas, Ouaga fait partie de ces villes où, dès que vous y mettez les pieds, vous vous sentez comme chez vous. Dès l’aéroport, qui se trouve en plein centre ville, on a vaguement une sensation de familiarité. Les gens sont accueillants, le regard qu’on pose sur vous n’est ni inquisiteur ni hostile. Et dès qu’on sort de l’aéroport, on est pratiquement à la maison, de par l’accueil des gens ou de la configuration même de la ville. Elle offre à la vue deux grandes avenues bordées de part et d’autre de petits immeubles pratiquement tous de la même hauteur. Rien ne déborde, rien n’est excessif, en un coup d’œil le regard peut tout capter.
On sent qu’ici, la population a l’habitude de recevoir du monde. FESPACO, SIAO, TOUR DU FASO ? Cette petite capitale a su se positionner et s’imposer pour être et demeurer le carrefour culturel de l’Afrique francophone. Elle n’avait pas grand-chose à faire découvrir au touriste ou à l’étranger qui débarque ? Eh bien soit, les autorités ont su créer des évènements qui attirent et fidélisent les gens à des dates bien précises. Ainsi, tous les deux ans, lors du Festival Panafricain de Cinéma (FESPACO), Ouaga reçoit toute la crème du cinéma africain et d’ailleurs dans ses murs. Les derniers films, longs métrages, courts métrages, documentaires se disputent l’étalon du Yenenga, la plus haute distinction de cet événementiel. De même, tous les deux ans, tout ce que l’Afrique de l’Ouest compte comme artisans se retrouvent au Salon International de l’Artisanat à Ouagadougou (SIAO). Le Tour du Faso, qui est une compétition annuelle, attire amateurs et non-amateurs du cyclisme, car au pays des hommes intègres, la voiture n’est pas roi (ou reine). En effet, dans la vie de tous les jours, femmes, enfants, hommes, de tout âge n’hésitent pas à emprunter le plus naturellement du monde vélos et motocyclettes pour se déplacer. Les autorités qui ont compris l’avantage écologique à tirer de cette situation ont aménagé des voies de circulation pour les deux-roues.
Si ces évènements fidélisent beaucoup de visiteurs pour Ouagadougou, il reste quand même que c’est une ville qui offre au touriste, au fonctionnaire international qui vient en mission, ou au vacancier qui vient découvrir le pays pas mal de facettes. Ainsi, plusieurs monuments captent le regard dans la ville; parmi lesquels on peut citer : le Monument des Cinéastes Africains, emblème de la ville de Ouaga, le Monument des Héros Nationaux, celui de la Femme, celui des Martyrs, de la Princesse Yenenga, du Flambeau de la Révolution entre autres.
Le Village Artisanal offre des tableaux magnifiques, des bijoux en argents étincelants sertis de pierre de toutes les couleurs. Des objets d’art touareg, des habits, des chaussures, des sacs et des tissus peints démontrent de la richesse de l’artisanat burkinabé. Ces créations taillées dans le fameux Faso Danfani, qui fait honneur au deuxième pays africain producteur de coton. Des tapis et des nappes de tables sont aussi accessibles à toutes bourses.
A Ouaga, on mange le succulent poulet bicyclette. Ce poulet du pays sans une once de graisse est grillé ou cuit dans différentes sauces s’accompagnant de bananes plantain ou d’igname. On se régale également du poulet télévisé, qui tient ce nom amusant de la ressemblance du rotissoir utilisé pour cuire le poulet, avec une télévision. On trouve aussi très facilement de la viande bien grillée dans les « dibiteries » éparpillées dans toute la ville. Ville de grands évènements, Ouaga regorge d’hôtels et de restaurants de toutes les gammes et à tout prix.
Suite à l’extension de la ville à la fin des années 1990, le Palais présidentiel, plusieurs résidences ministériels et grands hôtels ont déménagé dans ces nouveaux quartiers chics qu’on appelle Ouaga 2000. Ces cités augurent de ce que sera Ouagadougou dans quelques décennies.
Si le temps vous le permet, quand vous visiterez la capitale du Burkina Faso, faites un tour au Zoo de Ziniaré, fief de l’ancien chef de l’état, Blaise Compaoré, juste à 35km de Ouaga. L’ancien chef d’état, dont la résidence secondaire à Ziniaré est entourée du parc, y avait fait importer plusieurs espèces animales venant de beaucoup de pays d’Afrique. Ainsi, vous pourrez y admirer des lions, des hyppopotames, des tigres, des singes, des éléphants et d’autres espèces encore. Ce patrimoine est un plus pour les activités touristiques au Burkina Faso. Au pays des hommes intègres, on se sent vraiment chez soi.
Crédit photos : burkinatourism.com