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Au Maroc, le tourisme religieux au secours des acteurs du secteur

Avec l’autorisation spéciale accordée au Sénégal de convoyer 1 000 Sénégalais à Fès, la ville impériale, berceau de la civilisation musulmane et arabe, a reçu ses tout premiers touristes religieux depuis le déclenchement de la pandémie du coronavirus.

C’est à la faveur d’une autorisation spéciale accordée par le gouvernement marocain que les agences de voyage se sont retrouvées autour d’un consortium, pour mettre en mouvement ce quitus de convoyer 1 000 pèlerins. En effet, la crise sanitaire consécutive à la pandémie de COVID-19 a imposé un arrêt total de la machine touristique du royaume chérifien, pourtant très dynamique d’ordinaire.

Les autorités marocaines ont donc mis en place un dispositif sanitaire et sécuritaire pour faciliter le séjour aux pèlerins. L’évènement est d’ailleurs perçu comme une bouffée d’oxygène par les différents acteurs du tourisme marocain.

Ils sont des milliers de musulmans, notamment des adeptes de la Tarikha Tidjane, à visiter chaque année la Médina de Fès pour renouveler leur foi islamique, en se recueillant sur la tombe du saint-homme Cheikh Ahmed Tijani, et certains en font même un devoir pour compléter leur pèlerinage à la Mecque.

Très affecté pendant plusieurs longs mois avec des pertes inestimables, l’arrivée des pèlerins sénégalais, a été très appréciée. L’illustration en est donnée au marché rustique de l’ancienne Médina, fief commercial, culturel, spirituel et intellectuelle par excellence, où certains commerçants se sont précipités dans les magasins, pour dépoussiérer les lieux afin de tirer le maximum de profit économique de ce séjour.

Mais force est aussi de constater que, malgré cette nouvelle donne prometteuse, beaucoup de souks sont restés fermés. Depuis l’arrivée à Casablanca, jusqu’à Fès, l’accent est mis sur le respect des mesures sanitaires dans les établissements touristiques et toutes les plateformes dédiées à la promotion touristique afin de mettre en sécurité les touristes. Aujourd’hui, même si c’est encore loin de la vitesse de croisière, le tourisme commence petit à petit à sortir la tête de l’eau, avec des taux de remplissage qui progressent lentement.

Pour le séjour des pèlerins sénégalais l’étape de Fès, la ville impériale par excellence, très chargée d’histoire avec sa Médina classée Patrimoine Mondiale par l’UNESCO, a été marquée par une rencontre entre la délégation sénégalaise et Saïd Zniber, Wali (Gouverneur) de la région de Fès-Meknès, entouré de ses collaborateurs techniques. L’objectif du Conseil Régional de Tourisme (CRT), selon Mhammed Yassir Jawhar son Président Délégué, est de faire de Fez une destination spirituelle pour les adeptes de la Tidjaniya, et pour qu’elle soit un passage obligé des Tijanes avant le départ à la Mecque. Il estime qu’à travers cette opération des 1000 pèlerins, l’objectif était de redynamiser l’activité touristique entre le Sénégal et le Maroc.

Selon lui, le CRT s’est préparé auparavant à la réception des pèlerins, par l’instauration de plusieurs programmes. Il s’agit notamment de l’installation de plusieurs maisons d’hôtes dédiées au tourisme religieux. Il s’y ajoute que la Médina a été restaurée sur les instructions de sa Majesté le Roi Mohamed 6, pour rehausser la qualité du service, faire renaître les anciens monuments afin de leur donner une nouvelle vie et attirer le plus grand nombre de touristes culturels et spirituels. En clair, à travers ce programme, il s’agit de repositionner le produit spirituel et culturel au sein des intérêts du tourisme international.

De part et d’autre c’est un soulagement : au Sénégal, pour les pèlerins qui étaient nostalgiques de cette ville spirituelle et pour les agences de voyage restées plusieurs mois sans activités. Du côté du Maroc c’est également une aubaine que les autorités marocaines ont bien compris.  C’est la raison pour laquelle ils ont tout fait afin de faciliter la tâche au consortium et lui permettre de convoyer 1000 pèlerins en une fois sur Fès.

Et si le Sénégal s’en inspirait, pour Touba, Tivaouane et Kaolack ?

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