Le signe de l’Alliance entre Dieu et Abraham– est constitué par la circoncision, qui sera perpétuée par les Arabes et les Israélites.
Les Juifs considèrent Abraham, comme un patriarche, c’est-à-dire l’un des antiques chefs de famille dont la longévité et la fécondité étaient légendaires. Les Musulmans par contre, en se fondant sur le Coran, le prennent non seulement pour un Prophète particulièrement émérite, mais aussi et surtout comme le premier Messager de Dieu, à destination de l’humanité, apparu après Noé, et qui a gardé toute son éminence. Il eut l’insigne privilège de révéler les Souhoufs, qui contiennent les Paroles de Dieu, mais depuis longtemps disparus. Le Coran fait mention de ces écrits en synthétisant leur contenu, de sorte que l’enseignement abrahamique fondé sur un strict monothéisme, est connu dans ses grandes lignes.
Son père s’appelait Azar, selon le Coran (6.74) et il était connu sous le nom de Téra par la Bible. Il vivait au milieu d’un peuple qui vénérait des idoles et s’adonnait au paganisme. Lui-même n’était pas attiré par ces croyances et se mit à chercher une forme d’adoration supérieure. Il prit respectivement une étoile, puis la lune et ensuite le soleil comme objet de son culte, mais lorsque ces astres disparurent, il se rendit compte qu’il s’était attaché à vénérer des objets soumis aux Lois d’un Etre infiniment supérieur à toute la création. Il se tourna alors vers Allah, le Dieu Unique et Tout-puissant, Créateur de l’univers et prêcha auprès de son peuple, le monothéisme, selon les révélations qu’il recevait, puisqu’il était doté du don de prophétie.
Abraham dut faire face à l’hostilité des siens qui persistaient dans l’idolâtrie et qui étaient résolus à se débarrasser de lui. Ils le précipitèrent dans un brasier, mais il fut préservé des flammes par la Toute-puissance Divine : « Nous dîmes : – Ô feu, sois fraîcheur et paix pour Abraham. » (Coran 21.69) Abraham avait brisé les idoles qui étaient vénérées, pour démontrer leur inanité, aussi dût-il s’expatrier pour échapper à la vindicte de sa communauté.
Il était accompagné de sa femme Sarah, de son neveu Loth et d’autres personnages qui lui étaient acquis. Sa femme, étant stérile, Abraham prit une seconde épouse égyptienne Hajar qui lui donna un premier fils connu sous le nom d’Ismaël et considéré comme l’ancêtre des Arabes. De fait, Abraham était d’origine irakienne et fut chargé de propager la Parole de Dieu, bien avant l’existence du Judaïsme, et du Christianisme.
Quatorze ans après la naissance d’Ismaël, sa première femme Sarah mit au monde un fils, qui fut nommé Isaac, l’ancêtre des Israélites. Le prestige d’Abraham, en plus de son statut de Messager, vient du fait qu’il est l’ancêtre commun des Arabes et des Israélites qui ont été honorés par le Seigneur à travers l’élection des Prophètes de leurs communautés respectives, qui débute pour la branche juive avec Isaac, en passant par Moïse, David, Salomon et d’autres Elus, jusqu’à arriver au Christ Jésus. Tandis que la branche arabe démarre avec Ismaël, pour se poursuivre avec d’autres élus jusqu’à ressurgir avec le Prophète Mohammed, l’ultime Messager de Dieu.
Pour éprouver Abraham, Dieu le soumit à une terrible épreuve et cet épisode est resté célèbre tant chez les Musulmans que dans la tradition judéo-chrétienne. Non pas en raison des points de concordance, mais au contraire à cause des divergences entre les deux récits. Selon les Israélites, Dieu demanda à Abraham, le sacrifice de son fils unique, qui ne pouvait évidemment être, pour eux qu’Isaac, leur ancêtre. Ils pensent que le Seigneur ne saurait être inconséquent pour choisir Ismaël l’ancêtre des Arabes.
Les Musulmans sont convaincus et le Coran le confirme explicitement, que le garçon en question ne pouvait être qu’Ismaël, l’ancêtre des Arabes. Ils citent ainsi le passage suivant après le supplice du feu où Abraham cherche refuge auprès de Dieu en disant : « Et il dit : « Je vais aller auprès de Mon Seigneur et Il me guidera. Seigneur, fais-moi don d´une [progéniture] d´entre les vertueux« . Nous lui fîmes donc la bonne annonce d´un garçon (Ismaïl) longanime. Puis quand celui-ci fut en âge de l´accompagner, [Abraham] dit : « ô mon fils, je me vois en songe en train de t´immoler. Vois donc ce que tu en penses« . (Ismaël) dit : « ô mon cher père, fais ce qui t´es commandé: tu me trouveras, s´il plaît à Allah, du nombre des endurants« . Puis quand tous deux se furent soumis (à l´ordre d´Allah) et qu´il l´eut jeté sur le front, voilà que Nous l´appelâmes « Abraham! Tu as confirmé la vision. C´est ainsi que Nous récompensons les bienfaisants« . C´était là certes, l´épreuve manifeste. Et Nous le rançonnâmes d´une immolation généreuse. Et Nous perpétuâmes son renom dans la postérité : « Paix sur Abraham ». Ainsi récompensons-Nous les bienfaisants; car il était de Nos serviteurs croyants. Nous lui fîmes la bonne annonce d´Isaac comme prophète d´entre les gens vertueux. » (Coran 37.99 à 112).
Selon le Coran, Dieu n’accorda à Abraham, un second fils en la personne d’Isaac que pour le récompenser de sa détermination à immoler son fils unique Ismaël.
Dans l’Ancien Testament, Dieu ordonne à Abraham d’offrir son fils (Isaac dans ce cas) en holocauste sur une montagne précise. Il l’emmène alors avec lui, sans lui révéler l’objet de leur déplacement. Il le laisse dans un secret total, qui n’était certainement pas de bon augure. Il ment à ses deux serviteurs qui les accompagnaient en leurs annonçant qu’il reviendra avec son fils alors qu’il avait l’intention de le sacrifier. Arrivé au lieu du sacrifice, il ligote Isaac, le place sur le bûcher et s’apprête à l’égorger avant d’allumer le feu et de le brûler en sacrifice consumé. Finalement, un ange l’appela des cieux et lui suggéra d’immoler un bélier à la place.
Dans le Coran, au contraire, Abraham n’a été aucunement destinataire d’un quelconque commandement en ce sens et la scène du sacrifice de son fils (Ismaël) lui est apparue seulement en songe. Il considéra son rêve comme un ordre divin (les rêves des Prophètes sont considérés comme véridiques) Il informa son fils et celui-ci était conscient du sacrifice et consentant. Cependant, alors qu’il allait commettre son geste Allah se manifesta et Lui suggéra d’immoler un bélier compensatoire et d’épargner Ismaël.
C’est ce sacrifice suprême qu’Abraham était tout près de commettre que la communauté musulmane s’apprête à commémorer ce lundi 12 septembre 2016.