Sa devise est : « Pour récolter, il faut travailler »
Nous avons eu le privilège de tendre le micro cette semaine à l’une des plus grandes joueuses sénégalaise de sa génération, Astou Ndiaye. L’ancienne pivot de l’équipe nationale des années 90-2000 et de la wnba (league professionnelle du basket nord-américain) version féminine de la Nba, est à Dakar pour les besoins du grand programme annuel de Seed académie (école de basket pour les jeunes basée à Thiès). Elle explique ici l’importance de l’éducation par le sport, un aspect qui aura joué un rôle déterminant à sa réussite dans cette discipline.
Astou, vous êtes à Dakar pour vos activités qui vous lient à la grande école de basket Seed. Que représente pour vous « l’éducation par le sport », un aspect qui fait militer beaucoup d’anciens sportifs de votre trempe actuellement ?
Astou Ndiaye : Durant nos programmes surtout lors du grand forum qui s’est tenu vendredi dernier, les panélistes sont revenus plusieurs fois sur le sujet. On ne parle plus aujourd’hui principalement de l’aspect financier mais plutôt de la façon dont le basket fait l’homme, fait la femme. Je suis le prototype de la formation, les valeurs inculquées au pratiquant avec le sport. Je suis donc l’exemple pour dire comment on gère sa carrière ? Comment on gère sa propre personne et aussi aujourd’hui, l’éducation de mes enfants qui ont douze ans maintenant. Pour moi c’est l’essentiel. Donc il est vrai que le basket a beaucoup contribué à ma formation. C’est grâce à ce sport que j’ai pu suivre mes études universitaires aux Usa. C’est grâce au basket aussi que j’ai rencontré mon ancien époux. Donc fondamentalement, il est important d’insister sur l’aspect de l’éducation des gamins qui jouent ou pratiquent de manière générale le sport.
: Vous avez eu la chance d’évoluer avec les meilleures joueuses au monde à la Wnba avec le Detroit Shock. Mais jusque là aucune autre sénégalaise ne vous a égalé. Qu’est ce qui l’explique à votre avis ?
Pour cette question, on peut rester toute une journée pour en discuter sans pour autant la finir. Mais pour résumer, on ne peut nier un fait que pour récolter, il faut travailler. C’est ce que j’ai fait. J’ai travaillé dur pour arriver à ce niveau. Mais aussi on a besoin de supports. Puisque nous avons beaucoup insisté sur le support familial, support administratif (instance dirigeante) durant les discussions lors du forum. Mais surtout le plus important c’est l’envie personnelle, c’est-à-dire une certaine orientation de la personne à vouloir réussir. C’est tout un ensemble.
: Quel est votre opinion sur le basket féminin sénégalais actuellement ?
On est tous là parce que nous avons vu en un moment donné que le basket sénégalais prenait un chemin qui n’était pas favorable. Ceux qui connaissent le basket sénégalais et qui l’ont vécu savent. On essaie de l’améliorer pour que le Sénégal retrouve sa place parmi les meilleurs en Afrique voir dans le monde.
: Que faites-vous actuellement dans la vie de tous les jours ?
Je prends soin de mes enfants mais je suis aussi en train de finir un master en administration publique. Le côté administratif est important. C’est pourquoi aussi je suis présente à Dakar pour essayer de voir comment aider et comprendre certains aspects de la politique sportive. Car je suis une sportive et je le resterais jusqu’à la fin.
Juste que je remercie, la fédération, la famille et toutes ces personnes qui ont grandement contribué à ma réussite au basket. Merci aussi à vous Debbosenegal !