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Alerte : le « tabac » aphrodisiaque pour femmes devient un problème de santé publique au Sénégal!

Au Sénégal, depuis un certain temps, certaines femmes se procurent une poudre appelée « Tabac » qu’elles introduisent dans leurs parties intimes et qui est censée leur procurer du plaisir ou soulager leurs douleurs, comme elles l’affirment.

Problème : cette poudre est fabriquée et vendue dans la clandestinité, sans aucun contrôle. D’où de nombreuses interrogations concernant son impact sur la santé des utilisatrices, qui seraient de plus en plus nombreuses.

Contrairement à ce qu’on pense, le but de cette nouvelle poudre n’est pas de «maintenir son homme». Au contraire. «Il s’agit d’un nouveau produit qui procure du plaisir aux femmes sans aucun acte sexuel. » Les femmes l’appellent en général le «Secret».

D’après les informations que nous avons pu obtenir des utilisatrices de ce produit qui sort de l’ordinaire, le «Tabac» est fait à base d’une plante qui pousse dans les forêt casamançaise et bissau guinéenne.

En fait, le produit a d’abord vu le jour en Guinée-Bissau où il a fait ses effets. Puis, il est arrivé en Casamance, la Gambie ensuite, avant d’atterrir à Dakar, par le biais des femmes du Sud du pays.

15 à 30 minutes pour atteindre le Nirvana

La posologie consiste à introduire, à l’aide de ses doigts, une fine quantité de la poudre en question dans ses parties intimes. Et au bout de quelque 15 minutes, l’appétit sexuel envahit tout le corps de la femme qui commence à jouir, comme si elle était en pleine chevauchée avec un homme.

A peine 30 minutes après la prise du «Tabac», le sentiment qui envahit la femme utilisatrice est celui d’une personne qui vient de faire l’amour avec son partenaire. C’est ainsi que s’en suit un long sommeil pour retrouver ses esprits, nous rapportent les femmes qui ont usé de cette «potion» magique.

Le prix d’une petite cuillère varie entre 300 et 500 francs Cfa

En tout cas, qu’elles soient femmes mariées, célibataires, jeunes filles elles sont nombreuses dans la ville Dakar à apprécier ce stimulant sexuel. Quant à l’accessibilité des produits, elle n’est pas facile. Les vendeuses sont nichées dans des coins reculés et ça se vend par code. Pour en disposer, il faut connaître les canaux de distribution. Mais quoi qu’il en soit, les prix semblent être à la portée de tout le monde.

En effet, le sachet mesuré avec une petite cuillère à café varie entre 300 francs Cfa et 500 francs Cfa. La plupart des vendeuses vivent aisément grâce à leur commerce. Mme Tavarés (nom d’emprunt), une dame d’une quarantaine d’années est l’une d’elles. Interpellée sur la question, elle a fait savoir qu’elle vient de changer sa chambre à coucher, comme quoi le business marche. «Je reçois toutes sortes de clientes, des femmes mariées, des jeunes filles et même des élèves. Le business est très florissant, je m’en sors très bien», avoue-t-elle.

La dame s’est empressée toutefois de confier que, «les clientes potentielles, c’est les femmes mariées, mais surtout les femmes des immigrés. En tout cas, ça les arrange beaucoup, vu que leurs maris sont loin d’elles et qu’elles ont des besoins physiologiques sexuels qu’elles n’arrivent pas à satisfaire. Moi, j’ignore l’effet de ce produit. Car je ne l’ai jamais utilisé. Mais ce qui est sûr, c’est que si ce n’était pas efficace, les femmes n’allaient plus revenir solliciter mes services».

Un problème de santé publique

Quelle que soit la composition de cette poudre, elle inquiète les personnes impliquées dans le secteur de la santé. Eva B. (pseudonyme), une gynécologue sénégalaise, indique :

« J’ai découvert cette poudre en examinant une femme originaire de Guinée-Bissau, en octobre 2015. Depuis cette date, d’autres patientes m’ont confié l’avoir utilisée : toutes ont des infections urinaires ou génitales. Certaines ont des sortes de plaies sur la vulve, puisque c’est un produit toxique qui brûle et provoque des démangeaisons. Quoi qu’il en soit, toutes ces femmes mettent leur vie en danger. Par exemple, elles risquent de contracter un cancer du col de l’utérus. »

« Ce qui m’inquiète, c’est que même si je leur dis ça, elles continuent généralement de l’utiliser. Je ne vois même pas quels peuvent être les effets positifs d’un tel produit. Et je me demande comment il pourrait leur permettre de prendre du plaisir… »

« Afin d’en savoir plus sur la composition de cette poudre, nous avons récemment envoyé des échantillons à l’Institut Pasteur de Dakar. Nous attendons les résultats des examens… »

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