Dans le cadre de la crise du Covid 19, notre magazine Debbosenegal.com ouvre une page sur l’impact de la pandémie sur les activités des opérateurs économiques dans notre pays. Entretien avec une directrice d’agence de voyages.
Pour notre première interview, nous avons ciblé un des secteurs les plus touchés, le secteur du transport aérien. Mme Diouf, directrice d’une agence de voyage, a accepté de répondre à nos questions sur la situation de son entreprise après plusieurs mois de confinement et la fermeture de la plupart des aéroports du monde entier.
En activité depuis 2004, l’agence de voyage dirigée par Mme Diouf a un effectif de 07 personnes à plein temps. Elle a les charges fixes d’une entreprise qui consiste à payer le loyer, l’électricité, les salaires, les impôts tirés principalement des revenus des commissions sur les ventes de billets.
D’un chiffre d’affaires de 100 millions de frs CFA à 0 Frs
« Depuis la pandémie du Covid 19, qui a affecté tous les secteurs de l’économie mondial et principalement le secteur aérien, nos activités se sont drastiquement arrêtées ! » explique-t-elle. Son agence de voyage était à un chiffre d’affaires avoisinant Cent (100) millions de francs CFA par quinzaine ! Aujourd’hui, elle affiche un chiffre d’affaires quasi nul. La dame entrepreneure explique qu’elle a maintenu tout son personnel par solidarité en les rémunérant cependant à 70% de leur salaire.
L’aide de l’état du Sénégal
L’Etat du Sénégal a apporté une aide sous deux formes : la première c’est la suspension des impôts pour trois (3) mois, mais après cette durée, les entreprises ont dû procéder à une régularisation de tous les impôts en plus d’avoir à payer la patente, les taxes municipales, alors que la reprise n’est toujours pas effective. Le second soutien de l’Etat a été en numéraire. Cet appui a été largement insuffisant. Le montant de l’aide était de 5.200.000 sous forme de prêt, à un taux de remboursement de 3% avec un différé de 2 ans. Dans le cas de Mme Diouf, cette aide a juste permis de faire face au paiement des charges pour 03 mois (AVRIL, MAI, JUIN ).
Pour un secteur profondément affecté, il y a à craindre de ne pas pouvoir revenir au chiffre d’affaires antérieur. « Notre secteur d’activité a été lourdement impacté, nous dit Mme Diouf, la pandémie est toujours présente ; donc, il est difficile de parler d’un retour à notre chiffre d’affaires initial. En plus, il est difficile d’apporter des solutions pour une sortie de crise dans la mesure où il y a une absence totale de mesures particulières pour l’ensemble des secteurs d’activités ».
Autant dire que les agences de voyage ne sont pas près de voir le bout du tunnel !