Visite guidée à Joal-Fadiouth, la ville natale du président-poète Léopold Sédar SENGHOR
A Joal, d’abord… de l’air pur. Puis la fraîcheur marine se fait sentir… La beauté touristique de la ville natale du président Senghor est visible dès l’entrée de la commune. Une route bitumée parcourt en longueur la dernière petite cité que compte la chaîne de villes touristiques de la Petite Côte sénégalaise. A gauche, le musée Mbind Diogoye est bien visible, grâce à sa réhabilitation par la ville de Vénissieux, avec le concours de la coopération française. Cette vieille bâtisse est, en fait, la maison natale de Senghor, où ses accessoires sont encore présents: son lit, ses cuillères et différents objets familiers. Des photos des membres de sa famille, son arbre généalogique et des coupures de presse de l’époque où il était président de la République sont encore accrochés.
Nous faisons cap sur l’embarcadère et son pont en bois qui relie la deuxième commune de la contrée : Fadiouth. Des guides touristiques sont volontaires pour ceux qui veulent faire la traversée en pirogue. De petits groupes se forment. Les gilets de sauvetage enfilés, les petites embarcations se faufilent entre les palétuviers. A gauche, le cimetière marin mixte où reposent catholiques et musulmans. On y compte de grandes personnalités politiques, civiles et sportives. « Des étrangers, comme un père français, une américaine et bien d’autres encore sont enterrés dans cet espace. Comme quoi, il ne suffit pas d’être de la région seulement pour avoir accès à nos terres », nous précise le guide Touré, l’éloquence dans le verbe et la maîtrise dans le discours. A droite, le pont principal, long de 725 m, rejoint l’archipel bordé par la mangrove.
A Fadiouth, le syncrétisme religieux est réel. Catholiques (majoritaires), musulmans et animistes y vivent en parfaite harmonie. « Toutes les fêtes religieuses sont source de réjouissances ici. Il n’y a pas de différences », nous apprend-on. La preuve, sur la grand- place, au centre de l’île, la mosquée, l’église avec son clocher et le baobab mystique se côtoient sans que cela ne choque personne. N’empêche, entre les allées des maisons, la domination catholique se sent avec la présence de monuments et des statues de la Vierge Marie, symbole de toute une religion.
Comme dans toutes les villes touristiques, les populations autochtones tirent leur profit des expositions de différents objets d’art et des produits de la mer, au grand bonheur de l’étranger qui y foule le pied pour la première fois ! Les coquillages ornent de long en large l’île, avec une grande réserve entassée sur la rive gauche, pour, dit-on, « ne jamais être à court. Le sol doit être toujours recouvert de coquillages. C’est ce qui fait la beauté de notre cité » il est déjà 14 h. L’hospitalité légendaire des Sérères est vite vérifiée. Des « Guari niam » (Venez manger avec nous) fusent de partout dans les concessions. Pas le temps de s’attarder davantage, d’autres contrées attendent d’être visitées, décrites et photographiées.