Une entreprise basée à Bristol a décidé de mettre en place un congé spécial menstruations pour permettre aux femmes de se reposer chez elles quand elles ont leurs règles.
S’il a cours dans certains pays d’Asie, le congé menstruel accordé aux femmes pendant leurs règles n’existe pas en Occident. Pourtant, une société anglaise a décidé de mettre en place des jours de congé exceptionnels pour ses employées de sexe féminin.
Coexist, une entreprise d’intérêt général basée à Bristol vient en effet d’instaurer une politique de congés spéciaux pour les menstruations dans le but de « créer un environnement de travail plus heureux et sain« . Le but ? Briser le silence qui règne autour des règles en permettant aux femmes de quitter le bureau quand elles souffrent trop.
« En tant que manager, j’ai vu des femmes qui souffraient vraiment pendant leurs règles, et j’en ai même surpris certaines le corps plié en deux à cause de la douleur. Elles se sentent coupables et ont honte de prendre des jours de congé et restent assises à leur bureau en silence sans reconnaître qu’elles souffrent. C’est de là que c’est parti, nous nous sommes dit qu‘il fallait faire quelque chose et briser ce tabou. Rien de tel n’a jamais été fait en Angleterre avant, ou, si cela a déjà été fait, c’était à toute petite échelle », explique Bex Baxter, la directrice de l’entreprise.
D’après les chiffres de la sécurité sociale anglaise, 90% des femmes éprouvent des douleurs pendant leurs règles. Si 20% d’entre elles décrivent cette douleur comme « modérée », 2% la jugent intense. Une autre étude indique que 14% des femmes se trouvent dans l’incapacité de travailler au moment de leurs règles à cause des crampes.
La directrice de Coexist espère que cette initiative contribuera à augmenter la productivité et que d’autres compagnies prendront l’exemple sur sa société. « Beaucoup de sociétés sont dominées par des hommes et encouragent leurs employés à travailler tard, et il y règne l’idée fausse selon laquelle que prendre des jours de congé joue sur la productivité de l’entreprise. Or il ne s’agit pas de pousser les salariées à prendre des jours, mais de faire en sorte qu’elles puissent composer efficacement avec leurs règles en introduisant de la flexibilité et en équilibrant leur vie professionnelle et leur vie privée« , explique Bex Baxter.
Le congé menstruel fait régulièrement l’objet de débat dans l’opinion publique, notamment aux Etats-Unis. Si certains y voient une avancée sociale, d’autres jugent ce concept purement et simplement sexiste.
Si, en Afrique, on est encore loin de cette prise de conscience du handicap que constitue la douleur des règles pour les femmes qui travaillent, ce genre d’initiatives aiderait à briser le silence autour des menstrues, comme nous l’évoquions dans notre précédent article sur l’étude menée par l’USAID au Sénégal. De plus en plus de femmes deviennent chef d’entreprise au Sénégal. Alors pourquoi ne pas prendre exemple sur cette chef d’entreprise anglaise pour celles d’entre nous qui dirigent une société ? Que ce soit ici ou ailleurs, nos petits problèmes de femme ne seront réglés que par nous-mêmes, pas par les hommes. Alors mobilisons nous pour le faire !