En effet si l’on n’y prend garde, on risque de braquer notre amie ou même de la perdre définitivement. Dans tous les cas, évitez les réflexions suivantes :
La peur et la manipulation règnent en maître dans ce type de rapports abusifs et votre amie doit être complètement tétanisée à l’idée d’envisager une séparation. Vous n’imaginez pas la force qu’il lui a fallu pour se confier à vous, alors ne gâchez pas tout en la traitant de peureuse. Parce qu’en lui posant cette question, c’est exactement ce que vous êtes en train de faire…
Il est plus facile de juger les gens que de comprendre les véritables raisons de leur souffrance. Mettez-vous dans la tête que les relations humaines sont complexes. Pour votre amie, sa relation se définit également par un passif et une histoire d’amour, pas uniquement par la violence. Ne la culpabilisez pas davantage. Pointer du doigt sa passivité est l’une des pires choses que vous puissiez faire.
Il n’y a rien de pire que de voir sa parole remise en cause lorsqu’on est victime de violences, surtout quand ce genre de réflexion sort tout droit de la bouche de l’un de ses proches. Ce n’est pas parce que vous n’imaginez pas son compagnon la frapper ou qu’elle n’a pas de marques visibles sur le corps, que votre copine n’est pas victime de violences. La pire des violences peut être verbale.
C’est exactement ce que pourrait répondre une femme, qui a déjà été victime de violences conjugales mais qui n’arriverait pas à s’en sortir : minimiser ses souffrances. Qu’existe-t-il de pire lorsqu’on se confie à quelqu’un en qui on a confiance que de voir son supplice dédramatisé, voire nié ? Rien.
Non seulement vous lui dites qu’il est « acceptable » de se faire taper dessus, mais en plus vous la culpabilisez en sous-entendant que c’est de sa faute si son conjoint s’est montré violent envers elle. C’est le meilleur moyen de la laisser s’enliser dans cette terrible situation et surtout de la perdre.
Il ne faut donc pas douter des dires de votre amie mais surtout la meilleure attitude à adopter dans ce genre de situation est de la consoler le mieux que vous pouvez, de l’écouter, mais surtout de la laisser prendre seule ses décisions. Ne l’influencez pas, qu’elle décide de rester ou de quitter son conjoint, soyez juste là et respectez sa décision. De toutes façons l’instinct de survie est tel que, quand elle se rendra compte qu’elle est en train de courir à sa perte, elle réagira en conséquence. N’en dites pas trop non plus parce que le jour où il y aura réconciliation, vous en ferez les frais.